Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

Gottschalk d’Orbais
de Fulda à Hautvillers :
une dissidence
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IV. le conflit
monastère de Fulda pour y recevoir sa première instruction.
C’est en 801, sous l’abbé Baugulfe qu’il reçut son
ordination au diaconat.
Plus tard sous ratgar 287 , il prit la charge de l’enseignement
à l’école claustrale. Il y subit les affres de cet abbé tyrannique
qui allait jusqu’à lui retirer ses livres 288 . C’est après
la mort d’eigil 289 , successeur de ratgar, qu’il fut élu abbé
et que s’ouvrit à Fulda une période faste. Gottschalk a donc
suivi, au sein de l’école claustrale, des cours dispensés par
raban Maur et ce dernier a pu, lors de ses leçons, déjà
déceler chez cet élève un caractère particulier, voire rebelle.
de plus, il ne pouvait accréditer l’idée que ses enseignements
eussent pu déboucher sur des théories aussi sulfureuses
et être propagées dans les royaumes de louis, de
lothaire et de Charles.
Pour raban la spéculation religieuse reste étrangère. Son
œuvre écrite est exceptionnellement riche. Ses nombreux
ouvrages sont destinés à la pratique et d’orientation didactique.
Il n’innove pas mais avec un caractère bien trempé
théorise sur les disciplines qui se rapportent à la théologie.
Sa première œuvre fut consacrée à la croix du Seigneur 290 .
C’est un travail difficile à pénétrer 291 . Sous eigil, raban
composa un manuel à l’intention de tous les clercs auxquels
incombait la formation du clergé, le «De institutione clericorum»
292 . Il dédia cet ouvrage à Heistulf, archevêque de
Mayence. on retrouve dans ce traité toute la typologie d’un
enseignement figé. rien n’est original, d’ailleurs raban
explique dans sa préface qu’il n’a rien voulu exprimer qui
ne soit fondé sur l’autorité des Pères et par eux formulé.
C’est la forme typique de compilation et cette méthode sera
(290) «De laudibus sanctae crucis», M. Perrin,
Paris-amiens (1988). Cette œuvre en deux
livres se compose d’un cycle de vingt-huit
poèmes à figure que précède une dédicace à
louis le Pieux, également en vers.
(291) F. rädle signale qu’agrippa de
nettesheim rapproche l’ouvrage de raban à la
spéculation cabalistique.
(292) a. Wilmart : Dictionnaire d’archéologie
chrétienne et de liturgie, t. 5, c. 1014-1027,
Paris (1922).
(293) P. l., III, c. 613-678.