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Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

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lui, l’hérésie consiste <strong>à</strong> mettre un pluriel l<strong>à</strong> où il faudrait un<br />

singulier, ou le contraire. la prière, par sa formulation, doit<br />

utiliser toutes les possibilités <strong>de</strong> la langue pour être théologiquement<br />

correcte. Pour <strong>Gottschalk</strong>, c’est dieu qui nous a<br />

enseigné la façon dont les nombres grammaticaux doivent<br />

être employés, d’où la formule «tibi <strong>de</strong>o gratias» 212 , adressée<br />

<strong>à</strong> une seule personne, et la formule : «uobis <strong>de</strong>o gratias»<br />

213 , adressée aux <strong>de</strong>ux autres. Il souligne les exceptions,<br />

comme l’absence <strong>de</strong> pluriel <strong>de</strong>s mots «lux» et «pax», qui<br />

sont <strong>de</strong>s noms divins témoignant que dieu est unique 214 .<br />

Il pose la question : comment un substantif qui n’admet pas<br />

le pluriel pourrait-il désigner un être qui ne serait pas<br />

unique ? afin <strong>de</strong> ne pas tomber dans l’hérésie notre moine<br />

affirme que l’on doit savoir qu’un nom ou un prénom peut<br />

varier en cas et en genre, d’où la nécessité d’analyser correctement<br />

ce <strong>de</strong>uxième genre <strong>de</strong> variation grammaticale.<br />

les questions grammaticales qu’il posait étaient parfois<br />

dépassées par une approche plus philologique. nous en<br />

avons pour preuve le passage suivant :<br />

«Gens teudisca sic habet pene distinctos casus in lingua<br />

”sua siculi et in latina… non discunt : uis tu <strong>de</strong> hoc ?<br />

aut : ”da mihi <strong>de</strong> hoc ; sed omnes in commune docti pariter<br />

in ”indocti dicunt : da mihi huius… uis tu huius ? scilicet<br />

non ”per ablatiuum, sed per genitiuum».<br />

Ici, <strong>Gottschalk</strong> rapporte qu’en langue tu<strong>de</strong>sque on ne fait<br />

pas <strong>de</strong> distinction comme ceux qui parlent le latin et qu’on<br />

emploie le génitif pour l’ablatif quand il s’agit <strong>de</strong> la partie<br />

et non du tout. <strong>de</strong> même, ils disent : «<strong>de</strong>ter mihi illius graeci<br />

”uini, uel illius mogari, uel illorum pirorum», alors que<br />

dans l’est <strong>de</strong> la France on disait : «<strong>de</strong> illo graeco uino,<br />

uel ”<strong>de</strong> illo mogaro». 215 les concepts <strong>de</strong> preuve <strong>de</strong><br />

<strong>Gottschalk</strong> assis sur la grammaire sont <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ordres :<br />

(213) d.C. lambot, p.118.<br />

(214) d.C. lambot, p. 71 – 73.<br />

III. l’œuvre<br />

(215) Manuscrit <strong>de</strong> Berne, f. 64, r°, dom<br />

Germain Morin, revue bénédictine, t. XlIII, p.<br />

304 et suivantes (1931).<br />

<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />

<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />

une dissi<strong>de</strong>nce<br />

95

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