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Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

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<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />

<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />

une dissi<strong>de</strong>nce<br />

118<br />

IV. le conflit<br />

plicité sa très ”bienveillante clémence qu’il daigne m’accor<strong>de</strong>r<br />

en sa ”bonté gratuite l’excellence <strong>de</strong> l’humilité vraie<br />

toujours et ”partout, <strong>de</strong>vant lui, et <strong>à</strong> jamais l’éminence <strong>de</strong> la<br />

charité ”sincère, et qu’ainsi il me protège sans fin…» 238<br />

Ce texte est une ar<strong>de</strong>nte prière <strong>à</strong> dieu et avec son habituelle<br />

emphase, <strong>Gottschalk</strong> lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’ouvrir les yeux<br />

<strong>de</strong> ses adversaires aux vérités qu’il a reçues. Hincmar, son<br />

métropolitain, se trouve alors dans une situation délicate :<br />

il doit protéger son diocèse <strong>de</strong> la mauvaise doctrine et<br />

approfondir son argumentaire auprès <strong>de</strong> ceux qui font autorité<br />

et qui n’ont pas repris les thèses gottschalkiennes.<br />

Pour e. amann 239 , l’archevêque <strong>de</strong> reims recherchait<br />

simplement <strong>de</strong>s partisans ; pour J. <strong>de</strong>visse 240 , ce sont <strong>de</strong><br />

soli<strong>de</strong>s arguments doctrinaux qui étaient recherchés ; l’un<br />

ne va pas sans l’autre et nous le verrons plus avant, les partisans<br />

<strong>de</strong> <strong>Gottschalk</strong> s’appuyaient également sur <strong>de</strong> fortes<br />

preuves, notamment le traité XIII, n°8 sur l’évangile <strong>de</strong><br />

saint Jean, élaboré par saint augustin 241 . Ce <strong>de</strong>rnier reprend<br />

avec vigueur la définition <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux groupes humains liés<br />

respectivement au Christ et au diable. Il démontre que<br />

dieu n’est pas immuable si un <strong>de</strong>s seuls réprouvés est<br />

sauvé. C’est <strong>à</strong> partir <strong>de</strong> l<strong>à</strong> que Jean Scot erigène va intervenir<br />

<strong>à</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> Pardule <strong>de</strong> laon et Hincmar. Il a<br />

pour mission <strong>de</strong> retourner l’argument gottschalkien qui<br />

s’appuie également sur ce passage <strong>de</strong> saint augustin. Jean<br />

Scot, d’origine irlandaise, jouissait, dans le cercle <strong>de</strong><br />

l’épiscopat franc, d’une haute considération <strong>de</strong>puis qu’il<br />

vivait <strong>à</strong> la cour <strong>de</strong> Charles le Chauve. Mais personne<br />

n’avait compté avec l’indépendance d’esprit et l’originalité<br />

intellectuelle <strong>de</strong> ce savant. lorsque Jean Scot erigène<br />

eut accompli sa tâche, le traité «De diuina prae<strong>de</strong>stinatio-<br />

(239) L’Epoque carolingienne, t. 6, Histoire <strong>de</strong><br />

l’eglise, p. 325.<br />

(240) Hincmar : archevêque <strong>de</strong> Reims, t. 1, p. 134.<br />

(241) «Est quidam populus praeparatus ad<br />

riam, damnandus cum diabolo».

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