Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

années, comme celles d’orbais et Hautvillers. Mais
Gottschalk explique ses désillusions italiennes et sa nostalgie
lors de son séjour sur la côte dalmate. dans sa lettre en
vers adressée à W. Strabon : «Vt quid iubes pusiole», il se
plaint de sa relégation et de son éloignement 113 . Gottschalk
mentionne également, dans toutes ses correspondances,
qu’il faut relever bon nombre de monastères, donc
d’écoles. Il se sent investi d’une mission divine, mais son
prédistianisme semble ne pas avoir eu prise sur Trpimir
puisque les archéologues croates ont mis au jour l’inscription
dédicatoire du monastère de rizinice, où le prince
s’inquiète de ses fautes et de sa rédemption 114 ; à moins que,
comme le suggère l. Katic 115 , la doctrine sur la prédestination
«post praevisa demerita», c’est-à-dire à cause des
mauvaises actions prévisibles, agisse pénitentiellement sur
l’âme chrétienne. Il ne faudrait pas alors s’étonner de
l’inscription dédicatoire de Trpimir. le long séjour à la
cour de ce prince permit à Gottschalk de définir et de
répertorier les zones d’influences byzantines ou romaines.
Il visita les provinces romaines qui s’étendaient au nord
de Passau (sur le danube) jusqu’à Belgrade. a l’ouest,
vers dràc, il longea la côte adriatique jusqu’à la rivière
Cetina et la ville de Klis. enfin il aborda à l’est l’état bulgare
par nis. Mais la christianisation bulgare ne fut réelle
qu’à partir de 864, or il est certain que Gottschalk quitta
cette région avant 848.
Il est intéressant cependant de souligner que sous Trpimir II,
Constantin VII Porphyrogénète parle d’un thaumaturge
nommé Martin 115 , et que ce dernier venait d’une région
franque située entre la Vénétie et la Croatie, autrement dit
(113) «Cum sim longue exul ualde
intra mare ? …»
alors que proscrit, éloigné à l’extrême, au-delà
des mers… vers 4 et 5.
(114) Construxi monasterium, ibique cateruas
II. le gyrovague
fratrum adhibui, quorum sedulis uotis et frequens
oratio nos immunes redderet de peccatis…
incertus de die nouissimo… sollicitus
nimis amimae. Cf. Seli_.
(115) opus cité.
Gottschalk d’Orbais
de Fulda à Hautvillers :
une dissidence
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