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Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

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<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />

<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />

une dissi<strong>de</strong>nce<br />

72<br />

III. l’œuvre<br />

tien fut ambitieuse et vigoureuse. Privés du secours <strong>de</strong> la<br />

plupart <strong>de</strong>s disciples profanes, éloignés <strong>de</strong>s influences<br />

grecques, en cette époque carolingienne, les travaux et<br />

recherches <strong>de</strong> <strong>Gottschalk</strong> <strong>à</strong> orbais, ou tout au moins les<br />

états fragmentaires qui nous sont parvenus dans divers<br />

opuscules 154 , nous éclairent sur la métho<strong>de</strong> théologique <strong>de</strong><br />

son temps. la force <strong>de</strong> l’«auctoritas» et la conviction que<br />

tout a été dit, procè<strong>de</strong>nt d’un principe <strong>de</strong> pensée où la preuve<br />

est au cœur <strong>de</strong>s débats. nous n’arbitrerons pas ici leurs<br />

contenus dogmatiques, car une étu<strong>de</strong> purement formelle<br />

sombrerait dans l’abstraction et toute rigueur purement<br />

théologique n’introduirait qu’au vi<strong>de</strong>.<br />

<strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> l’âme<br />

C’est Gérard Mathon 155 qui, le premier, dans sa thèse soutenue<br />

<strong>à</strong> la faculté théologique <strong>de</strong> lille en 1964, empruntant<br />

aux «Responsa <strong>de</strong> diuersis» <strong>de</strong> <strong>Gottschalk</strong>, fournira une<br />

étu<strong>de</strong> d’ensemble sur la nature <strong>de</strong> l’âme perçue au cours du<br />

IX è siècle. Pour ce chercheur, c’est <strong>de</strong> la polémique sur la<br />

nature angélique et sur la nature <strong>de</strong> l’âme en particulier que<br />

naîtront les questionnements concernant les limites et la<br />

localisation <strong>de</strong> l’âme.<br />

Ces questions furent posées par le roi Charles le Chauve en<br />

personne <strong>à</strong> Hincmar <strong>de</strong> reims et <strong>à</strong> ratramne <strong>de</strong> Corbie.<br />

<strong>de</strong>s questionnaires fleurirent également chez <strong>de</strong> nombreux<br />

religieux, tel celui d’un moine d’orbais <strong>à</strong> l’adresse du<br />

prisonnier d’<strong>Hautvillers</strong>. Ce correspondant, ami <strong>de</strong><br />

<strong>Gottschalk</strong>, fait suivre ses questions <strong>de</strong> cette phrase : «il ne<br />

me vient pas maintenant en mémoire toutes les questions<br />

que j’ai résolues <strong>de</strong> vous poser» 156 . dans ses réponses sur<br />

(154) d.C. lambot. opus cité : Confessio<br />

breuior, p. 52, Confessio prolixior, p. 55, De<br />

trina <strong>de</strong>itate, p. 81, De prae<strong>de</strong>stinatione, p<br />

180, De trinitate, p. 259.<br />

(155) G. Mathon, L’anthropologie chrétienne<br />

en occi<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> saint Augustin <strong>à</strong> Jean Scot<br />

Erigène : recherches sur le sort <strong>de</strong>s thèses <strong>de</strong><br />

l’anthropologie augustienne durant le haut-<br />

Moyen-âge.<br />

(156) «non mihi modo subueniunt in memoriam<br />

omnia quae proposui a uobis quaerenda».<br />

d.C. lambot, op. cité.

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