Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

Gottschalk d’Orbais
de Fulda à Hautvillers :
une dissidence
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II. le gyrovague
«L’institutio sanctimonialium» de 817 s’efforça de régulariser
la vie des moniales en clôture, sans pour autant supprimer
les religieuses privées.
le non-respect de la règle et les écarts de Gottschalk sont
mentionnés pour la première fois en 829 dans un courrier
de raban Maur à otgar, archevêque de Mayence, où il
qualifie le jeune moine de «frigitus monachii». Ces fugues
n’étaient donc pas nouvelles et eigil avait fort bien compris
la psychologie du jeune Gottschalk 103 . Mais les pérégrinations
de ce dernier n’étaient pas seules en cause dans
les réprobations de raban, car les paroles répandues par le
jeune moine lui semblaient déjà très dangereuses. en effet
entre ses voyages, Gottschalk enseigne à orbais de 830 à
837. Il y est très actif. Il échange durant cette période, de
nombreuses correspondances, il approfondit saint
augustin et échafaude sa théorie sur la prédestination
avant de partir vers 833 en pèlerinage à rome.
en 840, de nouveau raban Maur signale à notingue,
évêque de Vérone, l’errance de Gottschalk, en ces termes :
«Nuper quando ad serenissimum
imperatorem ”Hludouicum in transitu expeditionis hostilis
in pago ”Loganae uenisti et ibidem mecum locutus de heresi
quam ”quidam de predestinatione dei inique contendunt
errantes ”et alios in errorem mittentes sermonem habuisti,
conuenit ”inter nos ut e diuinis scripturis et de orthodoxorum
”patrum sententiis aliquod opusculum conficerem
ad ”conuincendum errorem eorum qui de deo bono et
iusto ”tam nequiter sentiunt, ut dicant eius predestinationem
”facere quod nec homo ad uitam predestinatus possit
in ”mortem incidere nec ad mortem predestinatus ullo
modo ”se possit ad uitam recuperare, cum auctor omnium
(103) F.J. Gaudard dans sa thèse sur
Gottschalk d’orbais émet l’hypothèse que
celui-ci entretenait des relations secrètes avec
ses parents durant sa formation à Fulda. p. 19,
Saint-Quentin, (1888).