Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers
Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers
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utilisée dans presque tous ses ouvrages. Contrairement <strong>à</strong><br />
alcuin qui, dans sa «Disputatio <strong>de</strong> uera philosophia», avait<br />
reconnu la valeur <strong>de</strong>s arts libéraux et voulu que la formation<br />
intellectuelle ne fût pas liée <strong>à</strong> une condition, mais <strong>à</strong> la disponibilité<br />
intérieure <strong>de</strong> l’écolier <strong>à</strong> faire abstraction <strong>de</strong> toute<br />
idée utilitaire. Chez raban, on ne retrouve rien <strong>de</strong> cette largeur<br />
<strong>de</strong> vues et du sens humaniste d’alcuin. en considérant<br />
la formation comme un domaine exclusif du clergé, confinée<br />
au rang <strong>de</strong> servante, raban va <strong>à</strong> l’encontre <strong>de</strong> ce<br />
qu’avait voulu son maître. alors que raban compte, au IX e<br />
siècle, comme un <strong>de</strong>s savants les plus en vue, sa personnalité<br />
et son aura éclairent d’une manière significative l’évolution<br />
<strong>de</strong> la vie intellectuelle qu’eurent <strong>à</strong> subir <strong>Gottschalk</strong> et<br />
son époque. Son «De sacris ordinibus» 293 va dans le même<br />
sens et plus tard, lors <strong>de</strong> sa retraite au Petersberg, il rédigera<br />
selon la métho<strong>de</strong> bien connue <strong>de</strong> la compilation son «De<br />
ecclesiastica disciplina». Si <strong>Gottschalk</strong>, <strong>à</strong> supposer qu’il en<br />
ait eu connaissance, avait retenu l’esprit <strong>de</strong> cet ouvrage, il<br />
aurait perçu combien sa voie était sans issue. C’est un exposé<br />
sur l’éthique chrétienne, empruntant différents écrits <strong>à</strong><br />
saint augustin. les ouvrages didactiques <strong>de</strong> raban sont peu<br />
nombreux ; le plus ancien, le «Liber <strong>de</strong> computo», dédié <strong>à</strong><br />
Macaire, moine irlandais, revêt la forme d’un dialogue<br />
entre un maître et son élève, lequel, comme il se doit, pose<br />
les questions. l’autre ouvrage non théologique fut produit<br />
après 842 ; le «De arte grammaticale». on y retrouve pour<br />
base principale Priscien, mais aussi <strong>de</strong>s extraits <strong>de</strong> la grammaire<br />
<strong>de</strong> diomè<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s étymologies d’Isidore et <strong>de</strong> la<br />
métrique <strong>de</strong> Bè<strong>de</strong>. le sommet <strong>de</strong> l’œuvre <strong>de</strong> raban Maur<br />
est sans nul doute son «De rerum naturis» appelé égale-<br />
(294) l’œuvre est composée <strong>de</strong> vingt <strong>de</strong>ux<br />
livres, son originalité rési<strong>de</strong> également dans<br />
ses illustrations, elle est dédiée <strong>à</strong> Haimon,<br />
évêque d’Halberstadt, et <strong>à</strong> louis le Pieux.<br />
IV. le conflit<br />
(295) Mais son «De rerum naturis» n’aura pas<br />
l’influence <strong>de</strong> ses commentaires bibliques, où<br />
en huit livres il fait principalement l’exégèse<br />
<strong>de</strong> l’évangile <strong>de</strong> saint Mathieu, du Pentateuque<br />
et <strong>de</strong> la Genèse.<br />
<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />
<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />
une dissi<strong>de</strong>nce<br />
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