Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

niti ”quam erroneis opinionibus Massiliensis Gennadii qui plerisque
”praesumpsit in locis tam fidei catholicae quam beatorum
”etiam patrum inuictissimis auctoritatibus infelicis
Cassiani ”perniciosum nimis dogma sequens reniti» 204 .
Malgré la toute-puissance de l’archevêque de reims deux
partis se formèrent dans l’église franque et la cruauté montrée
au concile de Quierzy à l’égard de Gottschalk souleva
une large réprobation.
Ce sera l’église de lyon qui attaquera vigoureusement les
idées d’Hincmar. Mais les dés furent jetés après l’intervention
directe de Charles le Chauve, reconnaissant en l’archevêque
de reims le médiateur désigné entre la royauté et
l’église. C’est le point de vue hincmarien qui triompha. le
concile de Valence (855), auquel participeront quatorze
évêques et trois métropolitains qui formulèrent clairement
la double prédestination, ne fut pas entendu. C’est au synode
de douzy (en 860), avec la rédaction de canons ambigus,
permettant une double interprétation, que s’apaisèrent
enfin les esprits.
Hincmar, pour réfuter Gottschalk, aura donc dû fournir un
long effort, et une recherche théologique durant plus de dix
années. Il emprunta longuement au grand maître alcuin. Il
se permit de modifier un de ses textes en substituant «deitas»
à «essentia» 205 , procédé peu admissible, mais pour tout
le reste des citations, les choix seront heureux tant dans la
sélection des œuvres que dans le découpage des textes 206 .
«au sujet de ce que l’eglise du Christ doit tenir
et croire sur le libre arbitre, d’une part cela a été,
dieu merci, examiné de manière évidente par les
autres Pères catholiques, d’autre part on sait que
saint augustin, notamment contre les partisans
de Pélage et de Célestius, l’a enseigné de manière
très copieuse et abondante dans divers
ouvrages et surtout dans l’Hypomnesticon.
C’est pourquoi je préférerais sans comparaison
que, là aussi, tu t’appuies plutôt sur les affirma-
III. l’œuvre
tions très fructueuses de ce même docteur très
catholique que sur les opinions erronées de
Gennade de Marseille qui, en de nombreux
endroits, a osé s’opposer aux autorités très invincibles
tant de la Foi catholique que des Saints
Pères mêmes pour suivre la doctrine par trop pernicieuse
du funeste Cassien».
(205) P.l., CI, 20.
(206) Hincmar a utilisé plus de 1100 «excerptae»
tirées de plus de 150 œuvres.
Gottschalk d’Orbais
de Fulda à Hautvillers :
une dissidence
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