Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

Gottschalk d’Orbais
de Fulda à Hautvillers :
une dissidence
62
III. l’œuvre
par les peuples germaniques du génitif et par les peuples
latins de l’ablatif : «gens teudisca habet pene distinctos
casus in lingua sua sicuti sunt et in latina». Gottschalk est
le premier à différencier et à analyser les idiomes de la
Vénétie et de la dalmatie.
Par son érudition, il se sentait partout à la maison et ses origines
saxonnes n’influèrent en rien sur son goût pour la
culture antique ; il est un pur produit de la renaissance
carolingienne, un maître qui, à l’intérieur et à l’extérieur
des écoles claustrales de reichenau, Corbie, orbais et, plus
tard, Hautvillers, attirera de nombreux adeptes.
Le poète
les douze cent soixante vers de l’œuvre poétique de
Gottschalk qui lui sont attribués démontrent que ses
poèmes, au contenu religieux et spirituel, ne sont guère de
pure convention.
la bouche de Gottschalk n’émet que des sons graves et ne
dépeint jamais les couleurs claires.
les poèmes conservés et d’authenticité reconnue 138 , à
moins que l’on parte d’une représentation erronée, confirment
ainsi les échanges fructueux qu’il entretenait avec
ses amis W. Strabon et ratramne de Corbie. Comme lui,
ils furent de grands spécialistes de la métrique. l’esprit
religieux de Gottschalk s’illustre particulièrement dans un
cycle de huit poèmes en forme d’hymnes pour les heures
canoniales de vêpres à none. Il y développe les pensées
qui conviennent à chaque moment du jour et débouche
souvent sur une prière pour demander l’aide de dieu :
(138) Christe mearum. Spes mea Christe.
Christe rex regnum. O ueneranda dei suboles.
O deus miseri misere serui. Vt quid iubes. Age
quaeso perge Clio. Heu ualeo omnigenum.
O mi custos. Horarium. Ebo Remensu decus.
Quo ne tu missus. Cf. l’étude philogique de
M.l. Weber, in Die Gedichte des Gottschalk
von Orbais, éd. Peter lang, Frankfurt (1992).
Voir annexe e, p. 181 à 215.