Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers
Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers
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étaient trop capitales pour <strong>de</strong>s moines instruits et pour que<br />
la controverse ne se développe pas. Malgré la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
pressente <strong>de</strong> Charles le Chauve, Hincmar avançait lentement<br />
dans son enquête théologique. Il avait conscience que la<br />
condamnation <strong>de</strong> <strong>Gottschalk</strong> au syno<strong>de</strong> <strong>de</strong> Quiersy était<br />
une maladresse et une faute au plan canonique. Cédant <strong>à</strong> la<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> royale, il suivait en cela la voie <strong>de</strong>s transgressions<br />
commises également par son homologue raban Maur, qui<br />
avait jugé sur le fond <strong>à</strong> Mayence dès 848, alors que<br />
<strong>Gottschalk</strong>, d’après le droit canon, aurait dû d’abord être<br />
convoqué par un syno<strong>de</strong> provincial, car il appartenait <strong>à</strong> la<br />
province <strong>de</strong> reims. l’archevêque Hincmar ne pouvait<br />
ignorer les canons <strong>de</strong> Carthage, en afrique, retenus par la<br />
«Dionysio - Hadriana». Condamner le moine avant d’avoir<br />
réellement examiné le contenu <strong>de</strong> ses écrits était d’une<br />
gran<strong>de</strong> gravité puisque les évêques réunis <strong>à</strong> Quiersy<br />
n’avaient jugé que sur la seule «Confessio breuior».<br />
Hincmar avait fort bien compris que nul (et surtout pas luimême)<br />
n’avait eu, au printemps 849, la capacité <strong>de</strong> livrer<br />
un vrai travail susceptible <strong>de</strong> réfuter les déviations <strong>à</strong> la doctrine<br />
officielle, celle-ci restant <strong>à</strong> préciser.<br />
Interné <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong>, <strong>Gottschalk</strong> ne fut pas davantage<br />
muet qu’<strong>à</strong> orbais. au début 850, il rédige une «Confessio<br />
prolixior» 231 .<br />
C’est avec l’énergie d’un homme humilié, bafoué, sûr <strong>de</strong><br />
ses lectures, <strong>de</strong> sa connaissance approfondie <strong>de</strong>s textes<br />
patristiques et <strong>de</strong> ses exégèses grammaticales, que le prisonnier<br />
d’<strong>Hautvillers</strong> qualifie, <strong>à</strong> son tour, d’hérétiques ses<br />
contradicteurs.<br />
«Nec sane cuiquam pie sapientium ui<strong>de</strong>ri <strong>de</strong>bet<br />
absurdum ”si gemina prae<strong>de</strong>stinatio creditur et cognoscitur<br />
et ”incunctanter esse dicitur apud te dominum nostrum naturaliter<br />
”qui<strong>de</strong>m unum sed simul etiam personaliter trinum,<br />
(231) d.C. lambot, p. 55 <strong>à</strong> 78.<br />
IV. le conflit<br />
<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />
<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />
une dissi<strong>de</strong>nce<br />
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