Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers
Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers
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<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />
<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />
une dissi<strong>de</strong>nce<br />
120<br />
IV. le conflit<br />
développer son propre système. Florus <strong>de</strong> lyon incarnera<br />
la fameuse tradition <strong>de</strong> l’école lyonnaise 243 . Il apparaît <strong>à</strong><br />
son époque avant tout comme un liturgiste éclairé, un<br />
canoniste, un poète et surtout un savant théologien.<br />
Walafrid Strabon dans une lettre <strong>à</strong> agobard le surnomait<br />
«la fleur <strong>de</strong> lyon» 244 . Mais Florus ne fut pas seul <strong>à</strong> contester<br />
le «De diuina prae<strong>de</strong>stinatione». l’assaut le plus sévère<br />
vint <strong>de</strong> l’évêque Pru<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> Troyes, un espagnol qui<br />
en réalité s’appelait Galindo. Jusque l<strong>à</strong> en excellents<br />
termes avec Jean Scot, qu’il avait connu <strong>à</strong> la cour du roi<br />
Charles, il entreprit <strong>de</strong> le combattre vigoureusement dans son<br />
ouvrage intitulé : «De prae<strong>de</strong>stinatione contra Ioaniem».<br />
l’ancien ami s’efforça d’éplucher les chapitres un <strong>à</strong> un 245<br />
et, comme pour Florus, ses griefs principaux vinrent <strong>de</strong> la<br />
nette préséance donnée par Jean Scot aux arguments<br />
rationnels sur les preuves d’autorité. les assauts conjugués<br />
d’autres éminents canonistes et théologiens comme<br />
ratramne <strong>de</strong> Corbie, Jonas d’orléans et loup <strong>de</strong> Ferrières<br />
eurent raison <strong>de</strong>s arguments <strong>de</strong> Jean Scot erigène et furent<br />
couronnés <strong>de</strong> succès. C’est aux syno<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Valence en<br />
855 246 et <strong>de</strong> langres en 859 que sa doctrine fut condamnée.<br />
Ce retournement dû essentiellement <strong>à</strong> l’église <strong>de</strong> lyon ne<br />
semble pas avoir affecté l’Irlandais, comme le prouvent<br />
ses œuvres ultérieures : la traduction <strong>de</strong>s «Areopagitica»<br />
et <strong>de</strong>s «Ambigua» <strong>de</strong> Maxime, et sa poésie latine 247 . les<br />
efforts d’Hincmar cherchant <strong>à</strong> freiner la diffusion <strong>de</strong>s<br />
idées <strong>de</strong> <strong>Gottschalk</strong> allaient-ils être réduits <strong>à</strong> néant ?<br />
l’envoi, par les évêques <strong>de</strong> la province <strong>de</strong> reims, du volume<br />
adressé par le prisonnier d’<strong>Hautvillers</strong> <strong>à</strong> Giselmar <strong>de</strong><br />
(245) P.l. CXV, 1009 – 1366.<br />
(246) ebon et lothaire participèrent <strong>à</strong> ce syno<strong>de</strong>.<br />
(247) on y trouve une épitaphe spirituelle<br />
adressée <strong>à</strong> Hincmar : «hic iacet Hincmarus<br />
cleptes uehementer auarus :<br />
Hoc solum gessit nobile quod periit».<br />
(Ci-gît Hincmar, le voleur, terriblement avare :<br />
la seule chose <strong>à</strong> louer en lui : est qu’il a<br />
disparu). l. Traube dans M.G.H., Poetae III,<br />
p. 553 considère qu’elle fut composée du<br />
vivant même <strong>de</strong> l’archevêque.<br />
(248) Zeitschrift für Kirchengeschichte, t. X,<br />
p. 258 – 309 (1889).<br />
(249) Manuscrit IX, lei<strong>de</strong>n B.P.l. 141.