Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers
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<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />
<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />
une dissi<strong>de</strong>nce<br />
60<br />
III. l’œuvre<br />
loin sur les antonymes, les homonymes, les synonymes, les<br />
apocopes et les étymologies. Par exemple, entre certains<br />
mots comme : «ludus» et «lusus» 127 entre «oportet» et<br />
«expedit» 128 . Il définit «mystes», «chaos», «lucubratiuncula»,<br />
«furcifer» 129 . Il explique et donne l’étymologie <strong>de</strong>s<br />
mots : «hebetudo», «<strong>de</strong>us», «augurium», «dux…» ; pour<br />
les noms propres comme «Edomita» et «Altumvillare», il<br />
précise la bonne orthographe. Il en va <strong>de</strong> même pour les<br />
déclinaisons <strong>de</strong> «barabas», les conjugaisons <strong>de</strong> «frustrare»<br />
et les formes radicales <strong>de</strong> «confricare».<br />
Pour <strong>Gottschalk</strong>, l’important est <strong>de</strong> retrouver le sens premier<br />
<strong>de</strong>s mots ; cette exigence lui permet <strong>de</strong> leur redonner<br />
un nouveau sens qu’il appelle : «poetria» (poétesse) 130 . Il<br />
commente <strong>de</strong>s citations qu’il trouve étranges ou qui représentent<br />
<strong>à</strong> ses yeux une certaine valeur du point <strong>de</strong> vue du<br />
style, telles que celles <strong>de</strong>s anglo-Saxons aldhelm et Bè<strong>de</strong>.<br />
<strong>Gottschalk</strong> se reconnaît comme le fidèle critique <strong>de</strong>s premiers<br />
grammairiens. Il s’acharne <strong>à</strong> démontrer combien la<br />
Bible est victime <strong>de</strong> tropes et il se réfère le plus souvent<br />
possible <strong>à</strong> Priscien 131 .<br />
ainsi, il dénonce vigoureusement toutes les antonomases,<br />
catachrèses, métaphores, métonymies et autres synecdoques.<br />
Pour lui, ceux qui se laissent prendre <strong>à</strong> ces figures<br />
et pensent différemment, sont dans l’erreur 132 . Il se montre<br />
récalcitrant avec tous ceux qui n’adhèrent pas <strong>à</strong> sa<br />
rigueur 133 . Il considère également que la phonétique <strong>de</strong>s<br />
antiphonaires est inexacte et veut qu’on écrive, afin d’éviter<br />
la répétition <strong>de</strong> «i», «reuiuescit» et non «reuiuiscit», «bonefacius»<br />
et non «bonifacius», il en est <strong>de</strong> même «genetrix» et<br />
«genetiuus». on observe chez lui qu’il a adopté, pour le<br />
(127) amusement et badinage (spécialement<br />
en versification).<br />
(128) Il faut, il importe que.<br />
(129) «Initié au mystère», «ténèbres» ou «vi<strong>de</strong><br />
originel», «œuvre <strong>de</strong> la nuit», «gibier <strong>de</strong> potence»<br />
ou «pendard».<br />
(130) d.C. lambot, p. 489, op. cité.<br />
(131) Tot artium liberatium singulariter tunc<br />
temporis capax sagax Priscianus :<br />
d.C. lambot, p. 191.<br />
(132) d.C. lambot, p. 469.<br />
(133) «uitium alternitatis» in d.C. lambot,<br />
p. 456, 458, 481, 486.