Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers
Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers
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<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />
<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />
une dissi<strong>de</strong>nce<br />
92<br />
III. l’œuvre<br />
<strong>de</strong>o donante protinus ”eui<strong>de</strong>nter exponere. Huc accedit et<br />
multo aliud molestius ”et omni modo difficilius illud ui<strong>de</strong>licet<br />
quod in septimo ”capitulo, ubi scilicet tribus modis<br />
dicitur corpus Christi id ”est : ecclesia et istud mysticum<br />
et illud quod se<strong>de</strong>t ad ”<strong>de</strong>xteram <strong>de</strong>i, ita disputat beatus<br />
Augustinus quasi non ei ”placuerit illud quod secus dixit<br />
sanctus Ambrosius» 208 .<br />
Pour <strong>Gottschalk</strong>, le vrai corps et le vrai sang du Christ, dans<br />
le mystère <strong>de</strong> l’eucharistie, sont créés par la consécration du<br />
Saint-esprit, et l’immolation est purement mystique. Il<br />
révèle surtout les contradictions entre les <strong>de</strong>ux saints :<br />
ambroise et augustin. Il est encore une fois regrettable que<br />
les énergies développées par les théologiens du IX e siècle se<br />
soient essentiellement concentrées sur le problème <strong>de</strong> la<br />
pré<strong>de</strong>stination, stérilisant ainsi pour plusieurs siècles l’approfondissement<br />
d’autres questionnements religieux.<br />
Le grammairien et philologue<br />
C’est la grammaire, et plus particulièrement une gran<strong>de</strong><br />
maîtrise <strong>de</strong> la linguistique, qui permirent <strong>à</strong> <strong>Gottschalk</strong><br />
la parole du Christ par le Saint-esprit est son<br />
corps né <strong>de</strong> la Vierge. J’avoue tout <strong>à</strong> fait<br />
n’avoir jamais avant entendu, vu ou lu cela et<br />
je me suis beaucoup étonné que saint<br />
ambroise l’ait dit et je m’étonne bien plus que<br />
l’auteur <strong>de</strong> cet ouvrage l’ait cité ici, alors que<br />
saint augustin dans ce même chapitre quatre<br />
dit plus haut : Comme il n’est pas permis aux<br />
<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> dévorer le Christ, il a voulu dans ce<br />
mystère faire en puissance, par la consécration<br />
du Saint-esprit, du pain et du vin vraiment sa<br />
chair et son sang, et, en le faisant, s’immoler<br />
mystiquement chaque jour pour la vie du<br />
mon<strong>de</strong>, pour que, <strong>de</strong> même que <strong>de</strong> la Vierge est<br />
créée par l’esprit une vraie chair sans accouplement,<br />
<strong>de</strong> même par ce même esprit <strong>à</strong> partir<br />
<strong>de</strong> la substance du pain et du vin les mêmes<br />
corps et sang du Christ soient consacrés mystiquement.<br />
S’il est vrai, ou plutôt puisque sans<br />
aucun doute il est vrai qu’un tel auteur a affirmé<br />
qu’il n’est pas permis aux <strong>de</strong>nts <strong>de</strong> dévorer<br />
le Christ, comment est-il permis <strong>de</strong> dévorer<br />
cette chair du Christ, si elle est née <strong>de</strong> Marie, a<br />
souffert sur la Croix et est ressuscitée du<br />
sépulcre, surtout lorsque cette chair-ci du Christ<br />
ressuscitant du sépulcre a été glorifiée au point<br />
<strong>de</strong> ne pouvoir plus être d’aucune manière dévorée<br />
? en outre, ces paroles qui semblent si<br />
contraires entre elles, jamais je n’aurais<br />
d’ailleurs voulu les mettre en avant dans aucun<br />
<strong>de</strong> mes écrits, si je ne savais et ne pouvais, avec<br />
l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> dieu, les expliquer <strong>à</strong> la suite et <strong>de</strong><br />
manière évi<strong>de</strong>nte juste après. a cet endroit,<br />
s’ajoute quelque chose <strong>de</strong> beaucoup plus gênant<br />
et plus difficile <strong>de</strong> toute façon : dans le chapitre<br />
sept où le corps du Christ est désigné <strong>de</strong> trois<br />
manières, <strong>à</strong> savoir l’eglise, ce sens mystique et<br />
le fait qu’il siège <strong>à</strong> la droite <strong>de</strong> dieu, saint<br />
augustin argumente comme si l’avis différent<br />
<strong>de</strong> saint ambroise ne lui plaisait pas.<br />
d.C. lambot, p. 325-326.<br />
(209) d.C. lambot, p. 359 <strong>à</strong> 374 et 499 <strong>à</strong> 503.