Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

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éprouvés, les uns prédestinés au salut et les autres à la damnation. Doctrine qu’on peut lire aujourd’hui, de façon certes anachronique, et en sociologue, à la lumière de ses deux dimensions principales. D’une part, elle décrit deux groupes distincts, et rend donc compte d’un principe de division social, même s’il est pensé comme propre à l’au-delà. Et d’autre part, elle affirme que le destin post-mortem de l’individu est tracé en dehors de lui, ce qui rend finalement vain ou inutile tout effort ici bas. En termes sociologiques, cette doctrine revient presque à dénier toute chance ou toute place pour le sujet personnel, et à reconnaître l’existence d’une inégalité structurelle entre classes sociales. Gottschalk est un homme de convictions et s’il touche le lecteur de Bernard Boller, c’est aussi parce qu’il n’accepte aucune compromission, aucun compromis. Il résiste aux appareils, aux pouvoirs en place, qui non seulement le condamnent comme personne, mais le forcent à jeter ses écrits au feu : il ne se plie pas devant leurs efforts pour contrôler jusqu’à sa conscience et sa vie de l’esprit. Il ne cède ni recule à aucun moment. Il incarne, l’auteur de cet ouvrage l’a bien vu, la figure de la dissidence qui correspond à son temps, celle de l’hérétique résolu, entêté, qui ne peut être finalement qu’exclu, isolé et violenté dans son intégrité physique à défaut de pouvoir être atteint dans son être moral et intellectuel. Plus tard, Gottschalk intéressera les calvinistes, mais aussi les jansénistes, et quelques érudits, et son oubli n’a jamais été absolu. Mais il faut remercier Bernard Boller d’en donner à voir toute l’épaisseur de la personnalité, et d’avoir reconstitué sa trajectoire peu banale, et sa vie intellectuelle autant que religieuse et politique. Ce qui apporte en même temps un double éclairage : sur une période historique, d’une part, et sur les mécanismes par lesquels certains pouvoirs et certaines institutions imposent leur ordre en mettant au pas les individus, et en réduisant leur conscience au silence. Michel Wieviorka docteur d’etat, ès lettres et sciences humaines, directeur d’études à l’ecole des Hautes etudes en Sciences Sociales à Paris.
Sommaire avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11 I Le Regnum Francorum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 - le monachisme. - la rupture avec le sol natal. - l’économie de piété. - l’économie domaniale. - Foi et allégeance. - le ministère royal. - délitement de l’empire : les agresseurs normands, sarrazins et byzantins. Conclusion I II Le gyrovague . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 l’allemagne, la Suisse, la France, l’Italie, la Croatie, la Bulgarie. Conclusion II III L’œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 - l’enseignant. - le poète. - le musicien. - le théologien (la nature de l’âme, la trinité, la prédestination). - le grammairien et philologue. - le philosophe. Conclusion III IV Le conflit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103 - les alliés. - les adversaires. Conclusion IV V La condamnation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .143 Conclusion V VI Essai sur la pérennité des pressions à la conformité . . . . . 153 - l’individu face à l’institution. - les résistances au changement. - le mécanisme de dissidence. VII Conclusion générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163 VIII Appendices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169 IX Annexes (généalogie, poèmes, fac-similés) . . . . . . . . . . . . . . 175 X Planches . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217 XI Tables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234 XII Cartes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245 XIII Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 253 XIV Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261 XV Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271 Postface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276
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A abd er rahmane II p.40. adalgis n
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H Haimont d’Halberstadt n.294. Ha
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