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Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

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<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />

<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />

une dissi<strong>de</strong>nce<br />

78<br />

III. l’œuvre<br />

question <strong>de</strong> la «trina <strong>de</strong>itas» 169 . Se référant <strong>à</strong> l’étymologie<br />

donnée par les glossaires <strong>de</strong> Placidi et ansileubi, il fait<br />

venir l’expression <strong>de</strong> «per se (sit) una» 170 . Ce terme «persona»<br />

est très important pour notre auteur 171 , dans la prose<br />

qui nous est parvenue, il représente comme : «gratia» et<br />

«pater» près <strong>de</strong> trois pour cent <strong>de</strong> son vocabulaire. le<br />

mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> raison <strong>de</strong> <strong>Gottschalk</strong> a pour base : «naturaliter<br />

unus», «personaliter trinus» et utilise <strong>de</strong>ux procédés qui se<br />

résument ainsi : usage direct <strong>de</strong> l’ecriture prise <strong>à</strong> la lettre<br />

et usage <strong>de</strong> l’analogie. la technique <strong>de</strong> la preuve chez<br />

notre moine peut se récapituler <strong>de</strong> la manière suivante :<br />

emploi <strong>de</strong>s commentateurs <strong>de</strong> l’écriture : (saint Jérome,<br />

saint Grégoire <strong>de</strong> nazianze et saint augustin d’une part et<br />

<strong>de</strong> l’écriture ; saint Paul, la Genèse… d’autre part. ne se<br />

limitant pas aux seules œuvres patristiques et scripturaires,<br />

il puise également <strong>de</strong>s arguments dans la liturgie afin d’y<br />

chercher l’expression fondamentale <strong>de</strong> sa thèse : «Te trina<br />

<strong>de</strong>itas unaque poscimus» 172 . Cette assertion ouvrit une vive<br />

polémique avec l’archevêque <strong>de</strong> reims.<br />

<strong>Gottschalk</strong> compila maints extraits patristiques et hymniques<br />

pour étayer sa théorie. Mais Hincmar et raban<br />

Maur lui reprochèrent d’en détourner leur sens <strong>à</strong> son profit,<br />

par exemple dans les citations suivantes :<br />

«et mutauerunt gloriam suam in similitudinem intuli :<br />

”gloria eorum» 173<br />

«in conspectu diuinitis et angelorum eius» 174 .<br />

(169) C’est par l’établissement <strong>de</strong> son long<br />

traité «De una et non trina <strong>de</strong>itate», élaboré<br />

durant plus <strong>de</strong> quatre ans, qu’Hincmar finira<br />

par faire valoir sa théorie. Celle-ci fut validée<br />

au concile <strong>de</strong> douzy en 860. Il y rédigea sa<br />

lettre synodale : «trinitas inconfusa atque<br />

inseparabilis» P. l., CXXVI, 122.<br />

(170) d.C. lambot, op. cité, p. 29, l. 22.<br />

(171) «personaudo» dicta corripitur, «persona»<br />

uero dicta quod «per se est una» productitur.<br />

Cf., d.C. lambot, p. 459, l. 7 et 8.<br />

(172) d.C. lambot, p. 23, extrait <strong>de</strong> «Shedula<br />

Gothescalci» d’Hincmar. Il s’agit <strong>de</strong> l’hymme<br />

: «Sanctorum meritis inclycta gaudia»<br />

dont l’auteur est inconnu.<br />

(173) et ils ont changé sa gloire <strong>à</strong> la ressemblance<br />

d’un veau : leur gloire. (saint augustin,<br />

psaume CV, n°19, P.l., XXXVII, 1412).<br />

(174) en présence <strong>de</strong> sa divinité et <strong>de</strong> ses<br />

anges (règle bénédictine p. 54, cap. XIX, éd.<br />

C. Butler, 1927).

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