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Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

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usages saxons.<br />

le comte jouit <strong>de</strong> la grâce du roi, c’est-<strong>à</strong>-dire <strong>de</strong> cette<br />

confiance d’être cru sur parole quand il exprime la volonté<br />

royale : se drapant alors dans son aura, le soumis <strong>de</strong>vient<br />

le dominant. responsable <strong>de</strong> l’ordre, il dispense la justice,<br />

il prési<strong>de</strong> le plaid du comté et publie les capitulaires. Bien<br />

possessionné et pourvu <strong>de</strong> réseaux personnels et familiaux,<br />

il alimente le vivier dans lequel le roi pourra puiser, s’il en<br />

a besoin, ses ambassa<strong>de</strong>urs, voire les penseurs et savants<br />

utiles au clergé. le comte Bernus spéculait évi<strong>de</strong>mment<br />

sur le renforcement <strong>de</strong> sa lignée dans tous ces domaines.<br />

<strong>Gottschalk</strong> refusera cette instrumentation.<br />

la désignation d’un comte passe par la remise d’un billet<br />

où sont résumées les exigences royales.<br />

«Il revient <strong>à</strong> notre clémence <strong>de</strong> chercher dans tout le<br />

peuple ”les hommes bons et vigilants, et <strong>de</strong> ne pas conférer<br />

<strong>à</strong> la ”légère la dignité <strong>de</strong> juge mais procé<strong>de</strong>r <strong>à</strong> un examen<br />

<strong>de</strong> la ”fidélité et <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> l’homme» 39 . le comte<br />

Bernus répondait <strong>à</strong> ces critères mais c’était sans compter<br />

sur l’esprit résolument saxon <strong>de</strong> son fils. lorsque adolescent,<br />

<strong>Gottschalk</strong> <strong>de</strong>manda <strong>de</strong> reprendre sa liberté, le syno<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Mayence en 829 accepta sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Mais ultérieurement<br />

l’abbé raban Maur lui refusera ce droit dans un<br />

long traité sur l’oblation <strong>de</strong>s enfants 40 .<br />

Ce <strong>de</strong>rnier n’entendait pas appliquer les principes royaux<br />

qui permettaient pourtant aux comtes nommés <strong>de</strong> «diriger<br />

”et administrer le comté en <strong>de</strong>meurant fidèle <strong>à</strong> notre<br />

gou- ”vernement, <strong>à</strong> faire en sorte que les hommes, qu’ils<br />

soient ”Francs, romains, Burgon<strong>de</strong>s ou <strong>de</strong> toute autre<br />

nation, ”<strong>de</strong>meurent gouvernés avec justice selon leurs lois<br />

et leurs ”coutumes et que soient défendus les veuves et les<br />

orphe- ”lins» 41 . Il est certain que beaucoup d’enfants accep-<br />

(39) Annales royales, éd. F. Kurze, (1895).<br />

(40) «De oblatione puerorum».<br />

I. le regnum Francorum<br />

(41) Annales royales, opus cité.<br />

<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />

<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />

une dissi<strong>de</strong>nce<br />

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