Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers
Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers
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s’affirmer <strong>à</strong> côté d’institutions similaires comme celles <strong>de</strong>s<br />
monastères <strong>de</strong> reichenau, Corbie, Saint-Gall, Tours, <strong>Fulda</strong><br />
ou Saint-riquier…<br />
le choix d’une voie moyenne au syno<strong>de</strong> <strong>de</strong> douzy en<br />
octobre 860 321 mit fin <strong>à</strong> la querelle. la «prae<strong>de</strong>stinatio ad<br />
mortem» n’est nullement mentionnée. en refusant l’abandon<br />
<strong>de</strong> l’individu <strong>à</strong> un <strong>de</strong>stin tracé en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> lui sans sa<br />
participation, Hincmar ne posa pas seulement le problème<br />
<strong>de</strong>s relations <strong>de</strong> l’homme et <strong>de</strong> la grâce, mais également<br />
l’abandon <strong>de</strong> sa responsabilité sociale. Pour lui, le fatalisme<br />
détruit tout ressort et nourrit la misère et cette misère, la<br />
révolte. Il y a l<strong>à</strong>, en matière d’histoire sociale, <strong>de</strong> fécon<strong>de</strong>s<br />
observations. douzy sonne le glas <strong>de</strong> la controverse pré<strong>de</strong>stinatienne.<br />
Pour <strong>Gottschalk</strong>, la lutte fut inégale, il<br />
n’avait que sa plume et auprès <strong>de</strong> lui une poignée d’amis<br />
impuissants 322 . Ceux qui <strong>de</strong> loin prenaient sa défense se<br />
préoccupaient davantage <strong>de</strong> la doctrine que <strong>de</strong> la rigueur<br />
<strong>de</strong> son châtiment. le pape, lui-même informé, même tardivement<br />
n’avait pas souhaité affronter le puissant métropolitain<br />
rémois. d’autres prélats hésitaient car on leur avait<br />
présenté les écrits <strong>de</strong> <strong>Gottschalk</strong> en accentuant ses formules<br />
et en faussant ainsi leurs portées véritables. Pour<br />
bon nombre <strong>de</strong> religieux, le zèle <strong>de</strong> sa foi s’est confondu<br />
avec la défense <strong>de</strong> sa propre cause, sa manière <strong>de</strong> voir et<br />
ses ressentiments personnels. les différents protagonistes<br />
ont perdu le sens <strong>de</strong> l’objectivité : ne lisaient plus les textes<br />
avec sang-froid, ils les sollicitaient et parfois s’aveuglaient<br />
au point <strong>de</strong> perdre conscience du mensonge et <strong>de</strong> la calom-<br />
(322) on peut augurer que Walafrid Strabon,<br />
précepteur très écouté du roi Charles et grand<br />
ami <strong>de</strong> <strong>Gottschalk</strong>, sans sa noya<strong>de</strong> dans la<br />
IV. le conflit<br />
loire en 849 aurait pu influencer d’une manière<br />
moins tragique le cours <strong>de</strong>s choses.<br />
<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />
<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />
une dissi<strong>de</strong>nce<br />
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