Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

VI. essai sur la pérennité des pressions à la conformité
à cette dernière. Ce sont ses comportements de certitude,
de rigidité et d’entêtement qui organisèrent son rejet. Son
archevêque Hincmar y a vu deux aspects : l’un, instrumental
définissant son objet les «Confessio breuior» et
«Confessio prolixior» ; l’autre, symbolique donnant des
informations sur l’état d’esprit du rebelle 340 . Ce style de
comportement renvoie au déroulement et à l’intensité de
son expression et leurs combinaisons exprimeront toutes
leurs significations et susciteront la réaction.
Gottschalk avait pour but de montrer à l’institution sa
motivation à témoigner de ses convictions et du degré
d’autonomie de ses engagements. Cette autonomie
recouvre plusieurs facettes : l’indépendance de son jugement
face à l’institution et une conduite intransigeante qui
le pousseront à des conclusions rigoureusement définitives
et qu’il ne laissera pas déformer par des intérêts subjectifs.
l’objectif pour Gottschalk, c’est de provoquer des réactions
positives à sa doctrine. Il ne peut considérer son attitude
que comme exemplaire. Il espère également dans l’affichage
de son autonomie faire naître des approbations 341 .
Ce comportement perçu comme indépendant ne pourra
influencer que momentanément une partie de l’institution,
encourageant un temps une égale attitude d’indépendance
d’une partie de l’eglise et plus particulièrement le clergé
lyonnais.
(340) Sed iam tempus est ut tuas tres hereses
quas mihi misisti, et si eis consentirem omnem
mihi humanitatem faciendam esse promisisti,
refellam atque subuertam per unum tantummodo
capitulum beati Pauli apostoli quod ita
se habet : Gratias agamus deo patri qui
dignos nos fecit in parte sortis sanctorum in
lumine, qui eripuit nos de potestate tenebrarum
et transtulit in regnum filii caritatis suae
in quo habemus redemptionem remissionem
peccatum.
Mais il est bien temps que tes trois propositions
hérétiques que tu m’as envoyées, et tu as
promis d’avoir toutes les bontés pour moi si je
consentais à leur faire bon accueil, je les réfute
et les détruise uniquement grâce à un chapitre
de l’apôtre saint Paul qui est : «rendons
grâces à dieu le Père qui nous a rendus dignes
d’avoir part au sort des saints dans la lumière,
lui qui nous a arrachés à la puissance des
ténèbres et nous a fait passer dans le royaume
de son Fils bien-aimé en qui nous avons la
rédemption, la rémission de nos péchés».
d.C.l., p. 98, l. 5 à 13.
(341) Courriers à loup de Châlons, à loup de
Ferrières, à amolon de lyon, à Gislemar…
Gottschalk d’Orbais
de Fulda à Hautvillers :
une dissidence
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