Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

force par Charlemagne au capitulaire des Saxons de 797 31 !
Walafrid Strabon, cadet de Gottschalk, eut à connaître également
les affres et les rigueurs de l’oblation 32 , mais
contrairement à son ami, il était fils de petites gens et supportait
les méthodes pédagogiques fort rudes prodiguées
par les moines plus âgés. la fresque des «arts libéraux»,
peinte sur les murs du palais de Théodulf, représente la
grammaire par une femme qui tient un fouet dans la main
gauche 33 . Hildemar dans son commentaire de la règle de
Saint-Benoît donne quelques conseils au maître 34 : «Il
doit ”agir avec modération et non les fouetter car ils reviennent
”aussitôt après la correction à leurs sottises. Il faut
apaiser ”et corriger. Un maître qui, dans sa colère, réprimande
un ”enfant au-delà de la mesure peut rendre les
enfants plus ”mauvais». alcuin envoie aux maîtres de son
abbaye de Saint-Martin-de-Tours ces conseils de modération
: «Vous ”les anciens, élevez les jeunes gens dans un
esprit de ”douceur. Considérez les adolescents comme des
fils» 35 .
les maîtres à l’égard des adolescents sont méfiants, ils doivent
mettre le jeune homme en garde contre les appétits
sexuels. Ils craignent les amitiés troubles qu’un ancien
peut avoir pour un moinillon. Sur ce sujet, le pénitentiel du
Pseudo-Bède prévoyait des punitions allant de quarante à
cent jours de jeûne. Mais Bède le Vénérable affirmait
quant à lui : « nous connaissons de
nombreux ”enfants adonnés à la sagesse. » et Chrodegang
de Metz d’ajouter : « lorsque l’on veut ôter la rouille, on
(31) Ce n’est qu’en 792 d’après J. Favier : in
Charlemagne, p. 313, éd. Fayard, Paris
(1999), que commencèrent les nominations
des comtes à la tête de comtés organisés. le
père de Gottschalk, Bernus, fut donc parmi les
premiers à hériter, pour son loyalisme envers
l’autorité franque, de cette charge.
(32) W. Strabon d’origine souabe 808 † 849
I. le regnum Francorum
futur abbé de reichenau parle de son ami saxon
de jeunesse (sächsischer Jugenfreund) mit
« pater fraterque » cf. K. Vielhaber, op. cité.
(33) P. riché : in l’Empire carolingien, p. 252,
éd. Hachette, (1994).
(34) Hildemar : éd. Bibliothéca Cassinensis,
IV, (1880).
(35) alcuin : in epistolae, IV, 95.
Gottschalk d’Orbais
de Fulda à Hautvillers :
une dissidence
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