Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

Gottschalk d’Orbais
de Fulda à Hautvillers :
une dissidence
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III. l’œuvre
nus» ou encore : «trinus et unus», Gottschalk n’ayant pas
de préférence et de réponse nettes pour un ordre plutôt que
l’autre. Mais l’implication d’un problème logique dans
l’expression numérique 167 apparaît lorsque Gottschalk se
fait pédagogue et logicien pour justifier son point de vue et
ne se contente pas de la formulation ramassée citée, mais
la précise en la mettant sous la forme : «naturaliter unus»,
«personaliter trinus». le mot «natura» a pour lui plusieurs
sens. Sa pensée est résumée dans un fragment inséré
dans l’ouvrage polémique d’Hincmar «De una et non
trina deitate» où l’on peut lire : «siquidem inde… et in his
mori, quin et in perpetuum placere parere
seruire et adhaerere uobis nostro piissimo
conditori creatori recreatori factori refectori
formatori reformatori redemptori saluatori
liberatori».
et parce que tu sais qu’il m’est proche, libèrele,
c’est-à-dire rends-le tout à fait libre gracieusement
de l’esclavage du péché, bien plus
qu’une fois devenu vase de miséricorde et fils
de la promesse et ayant rompu tous ses liens
par tes marques gratuites de miséricorde et de
pitié, tu le confies à ton Père, à toi et au Saintesprit
votre commun amour, afin que de plus
en plus il plaise à un si beau jeune homme de
jour en jour de mourir à cause de vous, beauté
trine et une, qui seule à bon droit doit être l’objet
éternel de votre adoration, de notre culte et
de notre crainte, et qu’il est souhaitable de
posséder gracieusement maintenant et toujours,
ainsi qu’il faut la posséder, s’en emparer,
en jouir, bien plus qu’il lui plaise pour toujours
de plaire, obéir, servir et s’attacher à
vous qui, dans votre très grande bonté, nous
établissez, créez, recréez, faites, refaites, formez,
réformez, sauvez, libérez.
Cf. d.C. lambot, op. cité,«responsa de diuersis»,
p. 150.
on retrouve également ici la flamme de
Gottschalk pour la beauté masculine. Il s’attira
plus tard les griefs d’Hincmar pour un autre
écrit sur les jeunes gens lors de son voyage à
rome, où il constate leur féminité : «Nobiles
Romanorum pueri et etiam adolescentuli tune
temporis erant et sunt etiam hodie comatuli,
retro uidelicet ab auribus promissam plus
minus dimidii mensura pedis habentes comam,
hin adulatorie uel potius inrisorie hypocoristicos
comatuli quasi comptuli. Nam et
Einhardus in Vita Karoli imperatoris eundem
Karolum dixit duisse dicaculum».
les enfants nobles romains et même les jeunes
gens à cette époque étaient et sont encore
aujourd’hui «frisottés», c’est-à-dire qu’ils ont
par derrière la chevelure qui dépasse les
oreilles de plus ou moins la taille de la moitié
d’un pied, d’où de manière flatteuse ou plutôt
ironique le diminutif «frisottés» comme pour
dire efféminés. C’est ainsi qu’eginhard dans
La vie de l’empereur Charles dit que le même
Charles avait «la parole un petit peu railleuse».
Cf. d.C. lambot, opusculum II, p. 489.
(167) «At ubi communi nomine nuncupantur
nequaquam pluraliter sed secundum beatos
Athanasium et Augustinum et quod amplius est
iuxta dominum singulariter pronuntiantur.
Exterior enim et interior homo non sunt
homines duo sed unus est homonam et corpus
dicitur homo ut : Quidam sepelientes hominem
et anima per se dicitur homo ut : Scio hominem
in Christo siue in corpore siue intra corpus
siue extra corpus nescio, et : Si exterior
homo noster corrumpitur tamen interior
renouatur. Nunc quoque exterior homo Pauli
Romae quiescit in sepulchro et interior cum
domino triumphat in caelo. Ergo cum sic ab
inuicem direptus nunc interim uterque homo
non tamen homines duo sed unus procul dubio
sit homo licet sint duae substantiae spiritus et
caro, multo magis pater et filius et spiritus
sanctus, licet pluraliter efferantur propriis ad