Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers
Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers
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<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />
<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />
une dissi<strong>de</strong>nce<br />
30<br />
I. le regnum Francorum<br />
<strong>de</strong> dieu et <strong>de</strong> son pouvoir sur les choses du temps, comme<br />
la grêle, le vent et la pluie» 55 . les divinations et autres<br />
manifestations <strong>de</strong> paganisme entraînaient <strong>de</strong>s petits commerces<br />
et les paiements, pour la plupart en nature, étaient<br />
autant d’offran<strong>de</strong>s qui n’arrivaient pas au clergé 56 . le<br />
contraste entre l’érudit agobard et les mœurs qu’il note,<br />
souligne la superstition omniprésente <strong>de</strong> cette époque.<br />
reginon <strong>de</strong> Prüm († 915) rappelle que les archives ecclésiastiques<br />
du IX e siècle mentionnent une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
femmes qui, durant <strong>de</strong>s états extatiques, avaient traversé le<br />
ciel avec une maîtresse <strong>à</strong> leur tête, appelée diane.<br />
Survivance du culte <strong>de</strong> diane ? ou similitu<strong>de</strong> se réduisant<br />
au genre féminin ? Ces adoratrices avaient d’étranges<br />
accouplements avec le diable. les évêques <strong>de</strong> plus en plus<br />
outrés organisent, au concile <strong>de</strong> Paris en 829, la riposte aux<br />
croyances <strong>de</strong> sorcellerie tant répandues et sollicitent l’intervention<br />
<strong>de</strong>s pouvoirs publics dans un article 57 . Ce n’est<br />
qu’<strong>à</strong> partir du XI e siècle que leurs persécutions se firent <strong>de</strong><br />
plus en plus fortes et méthodiques. Ce sera la chasse aux<br />
sorcières. Parce qu’il fallait remédier aux dures réalités <strong>de</strong><br />
la vie et que l’enseignement <strong>de</strong>s chefs <strong>de</strong> l’église ne suffisait<br />
pas <strong>à</strong> répondre aux exigences du temps, il y eut aussi<br />
beaucoup d’emprunts, ou plus exactement la continuation<br />
d’usages anciens qui ne suivent qu’une piste, d’occurrence<br />
balisée, <strong>de</strong> Pline, jusqu’<strong>à</strong> l’époque carolingienne. le<br />
triomphe <strong>de</strong> l’église ne sera pas celui <strong>de</strong> l’oblitération,<br />
mais <strong>de</strong> l’intégration <strong>de</strong> plus en plus large et <strong>de</strong> la récupération<br />
conduisant <strong>à</strong> l’assimilation <strong>de</strong> certaines pratiques<br />
populaires. l’enseignement reçu par <strong>Gottschalk</strong> <strong>à</strong> <strong>Fulda</strong><br />
était bien entendu fort éloigné <strong>de</strong> ces pratiques qui s’appuyaient<br />
avant tout sur <strong>de</strong>s rituels, plutôt que sur <strong>de</strong>s<br />
(58) Cf. dom Cyril lambot : in Œuvres théologiques<br />
et grammaticales <strong>de</strong> Go<strong>de</strong>scalc<br />
d’Orbais, p. 74, louvain, (1945).<br />
(59) M. Parayre – Küntzel : in La vie quoti-<br />
dienne <strong>de</strong>s paysans d’Alsace, p. 79,<br />
éd. Istra, Strasbourg, (1975).<br />
(60) cf. othlon <strong>de</strong> Saint-emmeran <strong>de</strong><br />
Salzburg : in Biographie <strong>de</strong> saint Wolfgang.