Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

Gottschalk d’Orbais
de Fulda à Hautvillers :
une dissidence
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I. le regnum Francorum
risque de percer le vase. Il faut retrancher les vices avec
prudence et charité. »
Mais les méthodes d’éducation monastique prévoyaient
également quelques moments de détente entre les offices
religieux et les heures de travail. afin de fortifier les élèves,
on les emmenait durant une heure, au choix du maître, dans
un pré où ils pouvaient jouer sous sa surveillance et cela
chaque semaine ou chaque mois 36 .
Contrairement à la noblesse saxonne, la noblesse franque
soutenait cet enseignement et estimait que le choix des
parents engageait l’enfant toute sa vie et que l’on ne pouvait
reprendre à dieu ce qu’on lui avait donné. Ce don
n’était pas seulement celui de l’enfant mais aussi celui des
terres et des rentes qui accompagnait l’oblation 37 .
le choix du comte Bernus, père de Gottschalk, ne respectait
pas les usages saxons mais marquait son engagement
dans la foi chrétienne en dépassant le serment symbolique
d’autres familles saxonnes 38 .
la politique développée par Charlemagne s’appuyait sur la
nécessité des concessions au milieu local et n’ignorait pas
qu’une administration efficace passe par une véritable
connaissance des réalités nationales et par l’adhésion la
plus large des élites. Face à un peuple fraîchement soumis,
il a offert aux grands de Saxe un pseudo pouvoir et l’illusion
de prises de décisions. Il écoute les aristocraties fraîchement
inféodées et le faisant savoir les compromet vis-àvis
de leurs peuples respectifs. le comte est choisi par l’empereur
et par lui seul. les nouveaux comtés épousent les
territoires coutumiers et les unités naturelles. l’allégeance
du comte Bernus ne commandait pas le non-respect des
(36) Cf. Hildemar : op. cité.
(37) d. Illmer : in Formen der Erziehung und
Wissensvermittlung im frühen Mittelalter,
p. 19 à 25, Munich, (1971).
(38) M. lahaye-Geutzen : in Das Opfer der
Kinder (ein Beitrag zur liturgie undSozialge
schichte des Möchtums im hohen Mittelalter.
altenberg, (1991). e. Palazzo : in Liturgie et
société au Moyen-âge, éd. aubier, (2000).