Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers
Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers
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<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />
<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />
une dissi<strong>de</strong>nce<br />
138<br />
IV. le conflit<br />
<strong>de</strong>vait porter atteinte <strong>à</strong> celui <strong>de</strong>s archevêques et que<br />
l’eglise franque dans sa constitution juridique ne laissait<br />
même pas une place au vicariat apostolique ; ce que cherchera<br />
pourtant <strong>à</strong> imposer le pape Jean VIII 311 . Hincmar fut<br />
également prolifique en d’autres domaines. Son premier<br />
ouvrage, le «Ferculum salomonis» 312 , partiellement conservé,<br />
est un cycle <strong>de</strong> poèmes allégoriques <strong>de</strong> contenu dogmatique,<br />
ce qui semble logique au regard du parcours intellectuel<br />
<strong>de</strong> ce prélat. l’ensemble est évalué <strong>à</strong> 446 vers, pour<br />
la plupart composés d’hexamètres et <strong>de</strong> distiques. au soir<br />
<strong>de</strong> son long épiscopat, Hincmar composa une : «Vita sancti<br />
remigii» 313 . C’est dans un esprit totalement hagiographique<br />
que l’archevêque rédige cette vie <strong>de</strong> saint rémi ;<br />
l’intention édifiante est présente du début <strong>à</strong> la fin et le merveilleux<br />
y tient une gran<strong>de</strong> place. l’œuvre d’Hincmar<br />
démontre une culture vivante et engagée, ses choix parmi<br />
les autorités ne le sont pas moins et tout prend chez lui l’allure<br />
du plaidoyer. Ses arguments sont soigneusement triés<br />
et dialectiquement montés. dominateur froid, implacable,<br />
il ne reculera que pour mieux écraser ceux qui ont fait obstacle<br />
<strong>à</strong> ses plans.<br />
Charles le Chauve, souhaitant purger les désordres nés <strong>de</strong>s<br />
querelles théologiques, sollicita Jean Scot erigène. Ce <strong>de</strong>rnier<br />
enseignait <strong>à</strong> la cour et il eut comme élèves Wiebald et<br />
elie, qui <strong>de</strong>vinrent plus tard respectivement évêques<br />
d’auxerre et d’angoulême. Jean Scot fit partie du tout<br />
petit nombre d’occi<strong>de</strong>ntaux qui connaissaient le grec. C’est<br />
dans le cadre <strong>de</strong> sa propre enquête théologique que le roi<br />
Charles fit appel <strong>à</strong> lui en 851 et <strong>de</strong>manda <strong>à</strong> l’Irlandais,<br />
comme <strong>à</strong> Hincmar et <strong>à</strong> Pardule <strong>de</strong> laon, <strong>de</strong> réfuter la doctrine<br />
<strong>de</strong> la pré<strong>de</strong>stination exposée par <strong>Gottschalk</strong>. C’est l<strong>à</strong><br />
(314) G. Ma<strong>de</strong>c, C.C.M. 50, Nouvelle édition critique,<br />
Turhout (1978) et P. l., CXXII, 365-440.<br />
(315) l. Traube, M.G.H., Poetae III, p. 518-553.<br />
(316) en 809 il fut élu archevêque <strong>de</strong> Trèves,<br />
puis administrateur <strong>de</strong> lyon en 835. Il mourut<br />
archevêque <strong>de</strong> Metz en 850.