Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers
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<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />
<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />
une dissi<strong>de</strong>nce<br />
144<br />
V. la condamnation<br />
“usurpé et dont jusqu’<strong>à</strong> maintenant tu n’as pas craint d’abuser<br />
“en toutes tes mœurs et actions mauvaises et tes doctrines<br />
“perverses , t’est retiré, si seulement tu l’as reçu et, pour<br />
“que tu n’oses plus l’exercer, entièrement interdit.<br />
“en outre, puisqu’au mépris <strong>de</strong>s lois ecclésiastiques tu as<br />
“osé, contrairement au propos et au nom d’un moine, troubler<br />
“les affaires ecclésiastiques et civiles, nous décrétons par<br />
“autorité épiscopale que tu sois sévèrement fouetté et remis<br />
“en prison selon les règles ecclésiastiques ; et pour qu’<strong>à</strong><br />
“l’avenir tu n’oses pas t’arroger l’office d’enseigner, par la<br />
“vertu du Verbe éternel nous imposons <strong>à</strong> ta bouche un<br />
“silence perpétuel» 324 .<br />
nous avons retenu la traduction la plus récente, celle élaborée<br />
par le philosophe Jean Jolivet, qui apporte un éclairage<br />
nouveau sur la condamnation <strong>de</strong> <strong>Gottschalk</strong>. d’autres<br />
traductions existent notamment celle <strong>de</strong> l’abbé Manceaux<br />
où le vouvoiement et les ajouts éclairent le parti pris <strong>de</strong> cet<br />
historien du XIX e siècle 325 . la traduction <strong>de</strong> C. J. Hefele<br />
(324) Frater Gothescalc, sacrosanctum sacerdotalis<br />
ministerii officium quod irregulariter<br />
usurpasti, et in cunctis moribus, ac prauis actibus,<br />
atque peruersis doctrinis eo hactenus<br />
abuti non pertimuisti, iudicio spiritus sancti,<br />
cuius gratia munus est sacerdotale officium per<br />
uirtutem sanguinis Domini nostri Iesu Christi<br />
noueris tibi esse, si quomodo suscepisti, sublatum,<br />
et ne ulterius eo fungi praesumas penitus<br />
interdictum. Insuper quia et ecclesiastica et<br />
ciuilia negotia contra propositum et nomen<br />
monachi conturbare contemnens iura ecclesiastica<br />
praesumpsisti, durissimis uerberibus<br />
te castigari, et secundum ecclesiasticas regulas<br />
ergastulo retrudi auctoritate episcopali <strong>de</strong>cernimus<br />
; et ut <strong>de</strong> cetero doctrinale tibi officium<br />
usurpare non praesumas, perpetuum silentium<br />
ori tuo uirtute aeterni uerbi imponimus.<br />
Copie <strong>de</strong> la sentence découverte par nicolas<br />
Camuzat, chanoine <strong>de</strong> Troyes, et communiqué<br />
au père Jacques Sirmond, jésuite. extrait du<br />
«Concilium carisiacum» t. XXI <strong>de</strong>s conciles<br />
généraux p. 604 éd. du louvre (1680).<br />
(325) Frère Gothescalc, l’office sacré du<br />
ministère sacerdotal, qu’irrégulièrement vous<br />
avez usurpé, que par <strong>de</strong>s mœurs entachées<br />
d’actes criminels, que par une doctrine perverse<br />
vous n’avez pas craint <strong>de</strong> profaner ; si vous<br />
l’avez reçu en quelque manière, aujourd’hui,<br />
par la vertu du sang <strong>de</strong> notre Seigneur Jésus-<br />
Christ, par le jugement <strong>de</strong> l’esprit-Saint, dont<br />
la grâce confère l’honneur du sacerdoce,<br />
sachez qu’il vous est ôté, que toute fonction<br />
vous en est <strong>de</strong> ce jour interdite. <strong>de</strong> plus, et<br />
parce que, foulant aux pieds le nom et les<br />
<strong>de</strong>voirs d’un religieux, vous avez, au mépris<br />
<strong>de</strong>s lois ecclésiastiques, porté l’audace jusqu’<strong>à</strong><br />
troubler l’eglise et l’etat, nous avons ordonné,<br />
en vertu <strong>de</strong> l’autorité épiscopale, que vous<br />
soyez sévèrement frappé <strong>de</strong> verges et jeté en<br />
prison, comme le veulent les règlements ecclésiastiques,<br />
et afin que désormais vous n’ayez<br />
plus l’insolence d’usurper le ministère <strong>de</strong> la<br />
parole évangélique, par la vertu du Verbe éternel,<br />
nous imposons <strong>à</strong> votre bouche un perpétuel<br />
silence.<br />
Histoire <strong>de</strong> l’abbaye d’<strong>Hautvillers</strong> p. 245.<br />
abbé Manceaux