Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers
Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers
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un indice <strong>de</strong> la haute considération dont jouissait Jean Scot<br />
au sein <strong>de</strong> l’aristocratie franque. Il répondit aux espoirs<br />
fondés sur lui, dans la mesure où il repoussa catégoriquement<br />
les vues <strong>de</strong> <strong>Gottschalk</strong>. dans son «De diuina prae<strong>de</strong>stinatione»<br />
314 , il utilise une métho<strong>de</strong> tout <strong>à</strong> fait remarquable<br />
; réminiscences et citations ne se rencontrent guère.<br />
Jean Scot, homme <strong>de</strong> culture, remet accessible au mon<strong>de</strong><br />
latin les «Ambigua in gregorium nazianzenum» et les<br />
«Areopagitica» <strong>de</strong> Maxime. Il s’est aussi occupé <strong>de</strong> poésie<br />
et nombre <strong>de</strong> ses vers sont adressés <strong>à</strong> Charles le Chauve 315 .<br />
Jean Scot erigène, comme raban Maur et Hincmar, se<br />
consacrera <strong>à</strong> détruire les thèses gottschalkiennes. d’autres<br />
intellectuels brillants apporteront leur contribution. Parmi<br />
ceux-ci, retenons amalaire <strong>de</strong> Metz 316 qui fut en relation<br />
avec alcuin et consacra l’essentiel <strong>de</strong> ses écrits <strong>à</strong> la liturgie.<br />
Son ouvrage majeur le «Liber officialis» 317 , fut dédié <strong>à</strong><br />
louis le Pieux, mais le talent <strong>de</strong> Florus <strong>de</strong> lyon parvint <strong>à</strong><br />
influencer les évêques francs au point qu’ils condamnèrent<br />
son ouvrage au syno<strong>de</strong> <strong>de</strong> Quierzy <strong>de</strong> 838. Cependant le<br />
«Liber officialis», appelé également «De ecclesiasticis<br />
officiis», sera largement diffusé et son influence, sur<br />
nombre <strong>de</strong> sujets sera déterminante au <strong>de</strong>l<strong>à</strong> du Moyenage.<br />
Mentionnons également le notaire <strong>de</strong> Charles le<br />
Chauve, enée, qui s’engagea pleinement dans la confrontation<br />
avec <strong>Gottschalk</strong>. en serviteur zélé, il s’acquitta <strong>de</strong>s<br />
basses œuvres. C’est lui qui signa les canons <strong>de</strong> Quierzy<br />
condamnant sans appel ceux qui avaient été pris au syno<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> Valence. Il se comporta d’une façon méprisante et hostile<br />
envers <strong>Gottschalk</strong> 318 . Il fut mêlé <strong>à</strong> l’intrigue 319 qui per-<br />
(317) r. W. Pfaff : Recherches <strong>de</strong> théologie<br />
ancienne et médiévale, éd. <strong>de</strong> l’abréviatio n° 47<br />
(1980) et n° 48 (1981).<br />
(318) «…dicebant mihi Bauo et Haldoinus<br />
quod mise <strong>de</strong>ceret latrans Aeneas quod dialecta<br />
faceret in libris beati Augustini quo illud <strong>de</strong><br />
IV. le conflit<br />
prae<strong>de</strong>stinatione reproborum ad mortem a me<br />
non posset intellegi».<br />
(319) J. <strong>de</strong>visse, Hincmar, t. II, p. 773/775.<br />
(320) Il fut condamné et déposé par l’archevêque,<br />
son oncle, Charles le Chauve lui fit crever<br />
les yeux en 875.<br />
<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />
<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />
une dissi<strong>de</strong>nce<br />
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