Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

Gottschalk, jeune oblat, devait, comme tous ceux qui étaient
instruits de cet article du «Capitulare missorum», se soumettre.
en 802 l’empereur récidive et, dans le grand capitulaire
des «missi», insiste dans son : «De fidelitate promittenda
domno imperatore» 62 .
«au sujet de la fidélité promise au seigneur empereur
il ”convient que tout homme, dans tout le royaume, qu’il
soit ”ecclésiastique ou laïc, chacun selon sa vocation et
sa ”mission propre, qui a promis fidélité pour luimême
”envers le roi, fasse aujourd’hui promesse, au nom
de ”l’empereur. et que ceux aujourd’hui encore qui n’ont
pas ”promis cette fidélité, la fassent à partir de douze
ans ”inclus… mais aussi que tous sachent qu’ils auront
à ”rendre compte sur eux-mêmes de ce serment».
le contenu du serment de fidélité obligeait celui qui jurait,
quelle que fût sa position sociale, à s’abstenir de causer un
préjudice au bénéficiaire du serment.
C’est là que l’engagement du père de Gottschalk prend
toute son importance. a ce même titre, les abbés étaient
comptables de tous leurs hommes. la fidélité ne suppose
donc pas un service précis, car l’empereur lui conférait
avant tout une dimension positive. Ses fils Pépin et
louis auront beaucoup de mal à faire respecter la
conception franque traditionnelle du serment. Quant à
ses petits-fils lothaire, Pépin, louis et Charles, leurs
autorités seront encore plus insuffisantes malgré les
sanctions encourues comme l’ablation de la main 63 . Cet
(64) Florilegium casinense, IV, t. IV, abbaye
du Mont Cassin, (1880).
(65) e. Magnou-nortier : in Foi et fidélité,
p. 48, éd. Université de Toulouse le Mirail,
(1976).
(66) archevêque de lyon († 836).
(67) evêque d’orléans († 818).
(68) Comte saxon avant 814, abbé de Corbie
(† 836).
(69) archevêque de reims déposé en 841
(† 851).
I. le regnum Francorum
(70) nous retrouverons ces religieux aux côtés
de Gottschalk au cours de ses affrontements
avec Hincmar et Charles le Chauve.
(71) K. Vielhaber : in Gottschalk der Sachse,
p. 15, Bonn (1956).
«ein freier Mann dürfte nicht seinen Sohn
zum Sklaven machen, auch nicht zum « servitium
dei» Mönchslebens zwingen» (un homme
libre ne doit pas faire de son fils un esclave ni
le contraindre au service de dieu dans la vie
monastique).
Gottschalk d’Orbais
de Fulda à Hautvillers :
une dissidence
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