Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

importantes que la libération de Gottschalk.
après les moines ratramne de Corbie et Walafrid Strabon,
c’est à l’église de lyon que revient le soutien le plus argumenté
en faveur de Gottschalk.
dans un traité anonyme, le «Liber de tribus epistolis» 265
imputé à remy 266 , successeur d’amolon 267 et ebon futur
évêque de Grenoble, sont posées sept règles permettant
d’examiner en toute sécurité les propositions incriminées
de Gottschalk. ainsi le «Liber» analyse, l’une après
l’autre, leurs propositions sur la double prédestination, la
volonté salvifique restreinte, la valeur de la mort du Christ
et le libre arbitre 268 .
le texte affirme : «Il y a bien deux prédestinations au salut
et au châtiment. Si quelqu’un s’en scandalise comme si
cela mettait les réprouvés dans la nécessité de pécher, il
faudra seulement leur expliquer qu’il n’en est rien». Il ne
fait pas de doute pour le ou les auteurs de cette doctrine,
que la double prédestination soit la vraie pensée des Pères
et, après avoir rappelé des témoignages de léon et
Grégoire, le «Liber» conclut : «et ce sont là des dispositions,
éternelles et immuables. aucun élu ne peut donc
périr, aucun réprouvé ne peut être sauvé à cause de la dureté
de son cœur 269 . Que l’on blâme la légèreté, la témérité, le
bavardage inopportun de Gottschalk n’est pas une raison
pour nier la vérité» 270 .
le «Liber de tribus epistolis» reprend à son compte les
deux propositions émanant de Gottschalk 271 et poursuit :
«Que dieu veuille seulement le salut de ceux qui se
sau-”vent n’est pas une hérésie. le texte de Timothée est
dif-”ficile à expliquer, tous doivent, à la suite de
saint ”augustin, respecter les diverses interprétations
(269) Ecce beatissimi patres ecclesia uno
sensu, uno ore, quia et uno spiritu diuinae
praescientiae et praedestinationis immobilem
ueritatem in utraque parte, electrorum scilicet
et reproborum praedicant et commendant…
IV. le conflit
(270) Qua propter et si illius miserabilis
monachi, improbatur leuitas, temeritas culpatur,
importuna loquacitas, non ideo negando
est ueritas.
(271) P. l., CVIII, c. 1004-1005.
Gottschalk d’Orbais
de Fulda à Hautvillers :
une dissidence
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