Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

nithard, petit-fils de Charlemagne, constatait que l’état de
l’empire s’aggravait de jour en jour. a la mort de louis le
Pieux en 840, il semble que rien ne puisse plus s’opposer
aux affrontements, aux compétitions brutales entre les
grands suivis de leurs clientèles.
les règles de droit familial, la cohésion lignagère, et le
culte de la dédition de soi, restaient en vigueur dans tout
l’espace franc.
a ces difficultés déjà sérieuses, nées des crises doctrinales,
se développaient d’autres forces dissolvantes : les convoitises
externes à l’empire.
Le ministère royal
le rite du sacre créé entre l’église et le roi forme un lien particulier
et fait du monarque, par ce huitième sacrement, un
personnage à part, voué, comme les religieux eux-mêmes, à
un ministère particulier. Sous louis le Pieux, la tentation
grandit de subordonner la légitimité royale aux critères élaborés
par le clergé afin de contrôler le pouvoir royal.
Cependant l’origine divine de la royauté ne fait aucun doute
pour personne. le sacre manifeste le choix de dieu.
«l’onction très sainte», écrit Hincmar, «se répand sur la
tête du roi, descend dans son intérieur et pénètre le fond de
son coeur» 72 .
ainsi le roi possède une vertu surnaturelle. le roi élu de
dieu est garant de la fécondité de la terre, de celle des animaux
domestiques et de la population. Thieuthilde, abbesse
de remiremont ne fait-elle pas réciter à ses sœurs, mille
fois le psautier et célébrer huit cents messes pour la santé
du roi, la défaite de ses ennemis et son salut éternel.
Jonas d’orléans, dans son : «De institutione regia», affirme
l’origine divine du pouvoir royal. au roi voulu par
dieu, chacun doit obéissance et soumission, pour autant
(74) In Capitularia Regnum Francorum, II, p. 427 – 441, (1893).
I. le regnum Francorum
Gottschalk d’Orbais
de Fulda à Hautvillers :
une dissidence
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