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Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

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Pourquoi, comme le suppose Hefele, la rédaction du faussaire<br />

est-elle récente (sic), si le texte emploie une terminologie<br />

en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> son temps ?<br />

le rédacteur <strong>de</strong> la sentence ne peut être <strong>à</strong> nos yeux qu’un<br />

contemporain <strong>de</strong> <strong>Gottschalk</strong> car sur le fond il a bien relaté<br />

les enjeux du procès. Si le seul aspect <strong>de</strong> la condamnation<br />

eût été religieux, il n’aurait pas pris soin <strong>de</strong> faire figurer le<br />

terme «ciuilia». Il s’agissait bien pour lui afin <strong>de</strong> refléter<br />

l’opinion <strong>de</strong>s procureurs, <strong>de</strong> dénoncer également une attitu<strong>de</strong>,<br />

une action et un discours subversifs pour le pouvoir<br />

politique. Hefele oublie, afin d’accréditer sa thèse, que<br />

<strong>Gottschalk</strong> se mêlait <strong>de</strong>s affaires du mon<strong>de</strong>, ne serait-ce<br />

qu’en opposant la coutume saxonne aux ambitions religieuses<br />

<strong>de</strong> raban. enfin Hefele n’avait pas eu connaissance<br />

<strong>de</strong>s écrits <strong>de</strong> <strong>Gottschalk</strong> retrouvés par dom Morin en<br />

1939, où l’on apprend combien le moine gyrovague était<br />

introduit <strong>à</strong> la cour du comte eberhard du Frioul et du prince<br />

croate Trpimir.<br />

dans les attendus <strong>de</strong> ce jugement, apparaissent clairement<br />

les risques encourus par le pouvoir séculier et ecclésiastique.<br />

la réprobation et la condamnation sans pitié étaient<br />

déj<strong>à</strong> inscrites <strong>de</strong>puis l’assemblée <strong>de</strong> Coulaines en 843.<br />

Charles le Chauve, <strong>à</strong> peine le partage <strong>de</strong> Verdun a-t-il mis<br />

une fin provisoire <strong>à</strong> la guerre fratrici<strong>de</strong>, se trouve confronté<br />

<strong>à</strong> <strong>de</strong> nombreuses difficultés. <strong>de</strong> son propre aveu, le<br />

jeune souverain mesure les problèmes qui l’atten<strong>de</strong>nt, et<br />

dans son discours il annonce : «Comme il arrive que les<br />

“tourbillons <strong>de</strong>s nuages amoncelés laissent après eux,<br />

“quand le temps s’avance, <strong>de</strong>s traces <strong>de</strong> leur passage, <strong>de</strong><br />

“même façon subsistent encore, avouons-le, en nous-mêmes,<br />

“chez les hommes d’église et aussi chez ceux qui se <strong>de</strong>vaient<br />

“<strong>à</strong> notre état, <strong>de</strong>s causes <strong>de</strong> dissension» 328 . dans ce passage<br />

(328) Processus uero temporis, ut solet<br />

con<strong>de</strong>nsos aeris turbines nubium in pertranserendo<br />

remanere uestigia, restiterunt, fatemur,<br />

in nobis et in uiris ecclesiasticis necnon et in<br />

V. la condamnation<br />

rei publicae nostrae solaciatoribus huiusmodi<br />

materiae et fomites dissensionum...<br />

M.G.H. Cap. II, n° 254, p. 253.<br />

<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />

<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />

une dissi<strong>de</strong>nce<br />

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