Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

adhéraient à ses théories. des évêques et des abbés partageaient
également ses thèses et son évêque rothade de
Soissons, qui le soutenait, sollicita l’avis du pape nicolas 1 er .
aux yeux de l’archevêque rémois, tous les correspondants
de Gottschalk passent pour ses complices. Hincmar est
persuadé qu’ils manquent de fermeté sur le plan doctrinal
et canonique et les suspecte de connivence. Celui qui
représentait une opposition la plus déstabilisante fut l’archevêque
de Sens, Wénilon. Fort de l’enseignement de
Prudence 257 , sa réaction vint après celle d’amolon qui lui
s’indignait surtout de la forme qu’utilisait Gottschalk dans
ses courriers 258 . Il désapprouve notre moine lorsqu’il traite
d’hérétiques ceux qui s’opposent à lui («zelo fidei») et
quand Gottschalk qualifie ses adversaires de «rhabanicos».
Ce ton polémiste et offensant desservait sa cause,
irritait ses amis et les portait à prendre quelque distance,
comme loup de Ferrières qui lui répondit concernant un
de ses questionnements sur les yeux de la chair après
résurrection et la vision béatifique : «donc, puisqu’il
faut ”toujours payer sa dette de charité sans jamais l’acquitter,
”je te conseille, mon révérend frère, de ne pas
consumer ”davantage ton esprit à de tels problèmes, de
peur qu’outre ”mesure occupé à les résoudre, tu te
cultor Karolus, aduocato sanctorum memoratae
dioceseos episcorum conuentu, suis aspectibus
praesentari decreuit. Quo perductus,
publice flagellatus, librosque suarum adsertionum
igni cremare compulsus est.
l’adjectif indéfini «quaedam» (des genres de)
et la préposition «sub» devant le verbe «nomine»
(sous prétexte de) à la ligne suivante, donnent
à ce passage une tonalité ambiguë et nous
confortent dans l’idée que Prudence de Troyes
n’acceptait pas la sentence infligée.
a.S.B., p. 56-57, éd. C. Klincksieck, Paris
(1964).
(258) P.l. CXVI, 86, 95.
(259) Proinde semper soluendo et numquam
persoluendo caritatis debito, te, suspiciende
IV. le conflit
frater, exhortor ut nequaquam ultra in talibus
tuum ingenium conteras, ne, his ultra quam
oportet occupatus, ad utiliora uestiganda siue
docenda minus sufficias.
Loup de Ferrières, correspondance II, p. 53,
l. levillain, éd. les Belles lettres, Paris
(1964).
(260) l. levillain, op. cité, p. 229-231.
(261) nous le constatons dans un courrier
envoyé à ratramne de Corbie
…Estque Augustini his sententia missa beati.
Quam liquido exponi auctori quadrando
poposci. Nempe tribus horum studui proprium
indere sensum, Matcaudo, Ionae atque Lupo,
rutilantibus ore. Poscens obnixe satagant ut
uera referre… P. l., CXXV, p. 618.
Gottschalk d’Orbais
de Fulda à Hautvillers :
une dissidence
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