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Bernard Boller, Gottschalk d'Orbais de Fulda à Hautvillers

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<strong>Gottschalk</strong> d’Orbais<br />

<strong>de</strong> <strong>Fulda</strong> <strong>à</strong> <strong>Hautvillers</strong> :<br />

une dissi<strong>de</strong>nce<br />

38<br />

I. le regnum Francorum<br />

qu’il exerce comme il convient sa mission 73 . le propre du<br />

ministère royal est <strong>de</strong> gouverner le peuple <strong>de</strong> dieu. le roi<br />

doit être le défenseur <strong>de</strong>s églises et <strong>de</strong>s serviteurs <strong>de</strong> dieu.<br />

<strong>Gottschalk</strong> n’aura donc rien <strong>à</strong> attendre <strong>de</strong> la clémence <strong>de</strong><br />

Charles le Chauve, au même titre qu’il ne reçut aucun soutien<br />

<strong>de</strong> louis le Germanique lors <strong>de</strong> son premier procès.<br />

les agents du roi doivent ai<strong>de</strong>r les évêques dans leur tâche<br />

pastorale et, associés <strong>à</strong> l’autorité royale, ils gui<strong>de</strong>nt le<br />

peuple vers le salut. Mais ce n’est pas pour autant que le<br />

ministère épiscopal <strong>de</strong>meure entre les mains du roi. dans<br />

sa lettre aux évêques <strong>de</strong> Francie, l’archevêque <strong>de</strong> reims<br />

affirme que les églises, confiées par dieu aux évêques,<br />

n’ont rien <strong>à</strong> voir avec les biens propres que le roi peut, <strong>à</strong><br />

son gré, donner ou ôter. C’est ainsi qu’Hincmar <strong>de</strong> reims,<br />

un an avant sa mort, écrivant au jeune louis III, le Bègue,<br />

souligne avec gravité : «… ce n’est pas vous qui<br />

m’avez ”élu <strong>à</strong> la direction <strong>de</strong> mon église mais moi qui, avec<br />

mes ”collègues et les autres fidèles <strong>de</strong> dieu et vos<br />

ancêtres, ”vous ai élu pour diriger le royaume <strong>à</strong> condition<br />

<strong>de</strong> respec-”ter les lois établies» 74 .<br />

Cette compétence ecclésiastique avait été admise par<br />

Charles le Chauve au concile <strong>de</strong> Savonnières <strong>de</strong> 859. «C’est<br />

par les évêques que dieu fait connaître ses décisions» déclara<br />

le roi. Cela conduira son fils louis le Bègue, lors <strong>de</strong> son<br />

sacre <strong>à</strong> reims en 877, <strong>à</strong> reconnaître son établissement par la<br />

miséricor<strong>de</strong> <strong>de</strong> dieu et l’élection du peuple.<br />

S’établissent ainsi les mots, les gestes et les objets constitutifs<br />

<strong>de</strong> la fonction royale : les «regalia».<br />

Mais bientôt les ambitions <strong>de</strong>s vassaux royaux et les intrusions<br />

norman<strong>de</strong>s, sarrazines et byzantines auront raison<br />

<strong>de</strong>s conceptions et prescriptions <strong>de</strong>s évêques.<br />

les images et les textes magnifiant la puissance royale<br />

s’effondreront après l’empereur Charles le Chauve, mais la<br />

(75) Voir carte F, p. 251.

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