1.2 Aperçu de l'activité du Groupe - Euler Hermes

3EXAMEN DE LA SITUATION FINANCIÈRE ET DU RÉSULTAT AU 31 DÉCEMBRE 2010Tendances et perspectives3.9 Tendances et perspectives3.9.1 TENDANCES3.9.1.1 Bilan de l’année 2010 : une reprisemondiale hétérogèneTrois ans après le début de la crise financière, avec l’apparition desdifficultés du crédit hypothécaire aux États-Unis, et deux ans après lachute de la banque d’investissement américaine Lehman Brothers, qui abrutalement paralysé les marchés interbancaires mondiaux et précipitél’économie réelle mondiale dans une chute historique, jusqu’au bordd’une Grande Dépression, l’année 2010 restera comme l’année deconsolidation de la reprise mondiale. Celle-ci s’était fragilementengagée mi 2009, avant d’accélérer graduellement, elle s’est poursuivietout au long de 2010 selon trois grandes étapes : un pic d’accélérationau 1 er trimestre (au rythme annualisé de + 4,5 % pour le glissementtrimestriel), lequel a permis de renouer avec des volumes trimestriels dePIB mondial supérieurs à ceux d’avant crise ; une baisse de régime aux2 e et 3 e trimestres (à respectivement + 4,6 % et + 3,1 %), qui a ravivé lescraintes et les risques d’une rechute ; et une remontée progressive d’ungrand nombre d’indicateurs de confiance et d’enquêtes de conjonctureà partir de l’automne, qui a permis de se rassurer sur la pérennité dela reprise, au moins à très court terme. Au total, la croissance du PIBmondial aura atteint + 4 % sur l’ensemble de l’année 2010 (après - 2 %en 2009), s’accompagnant d’un net rebond des échanges internationaux(+ 14 % pour le commerce mondial en volume après - 12,4 % en 2009).Mais cette performance d’ensemble masque des situations trèshétérogènes. Le rebond de l’activité a été globalement bien moinsvigoureux dans les pays développés (+ 2,6 %) qui représentent environ66 % du PIB mondial, notamment en Europe occidentale, malgré uneaccélération notable au 2 e trimestre ; les disparités sont fortes entre, d’uncôté, quelques pays moteurs comme les États-Unis (+ 2,9 %), le Canada(+ 3 %), la Suède (+ 5,2 %) et des pays plus orientés à l’exportationcomme le Japon (+ 4,2 %) et l’Allemagne (+ 3,6 %), et, de l’autre côté, despays en difficultés prolongées, généralement sous les turbulences desdettes souveraines comme la Grèce et l’Irlande, et enfin tous les autres.La croissance a, en revanche, été globalement bien plus dynamique dansles pays émergents (+ 6,7 %), en particulier ceux d’Asie (+ 8,5 %) qui ontbénéficié de l’impulsion de la Chine (+ 10,3 %) et de plans de relancesouvent plus massifs et plus rapidement mis en œuvre, mais là aussiavec des disparités sensibles selon les régions : + 3,5 % pour l’Europecentrale et de l’est, pénalisée par la faiblesse des pays européens, + 4,2 %pour le Moyen-Orient et l’Afrique du nord et + 5,7 % pour l’Amériquelatine, tirée par le dynamisme du Brésil (+ 7,5 %) et la demande mondialede matières premières. Autrement dit, malgré la reprise, une largemajorité de pays n’avait toujours pas renoué, à la fin 2010, avec sesniveaux d’activité d’avant crise (y compris en termes de productionindustrielle, de ventes au détail ou encore d’échanges internationaux)et la minorité de pays qui a plus qu’effacé la crise se concentrait, pourl’essentiel, en Asie émergente.3.9.1.2 Perspectives 2011 : une annéede transitionL’année 2011 a démarré sur des perspectives de croissance économiqueà nouveau positives mais qui ne devraient pas éviter une baisse de régime.Cet essoufflement résulterait d’un double mouvement : d’une part, ladisparition des facteurs qui ont enclenché et massivement soutenule rebond de l’activité (les premières mesures de relance monétaire,les interventions publiques de toutes formes et la fin du processusde déstockage), d’autre part, la persistance de freins conjoncturels etstructurels nombreux, du côté des pays les plus affectés par la crisepassée, en particulier en Europe (surcapacités, chômage, besoinde désendettement des ménages et de consolidation des financespubliques…) comme à l’inverse du côté des pays émergents en têtede la reprise (pressions inflationnistes, dépendance aux exportationsvers les pays développés, appréciation des taux de change…). Dansnotre scénario central, ce ralentissement de la croissance en 2011 (à+ 3,2 %) se retrouvera dans les évolutions du commerce mondial (+ 8 %).Il s’annonce proportionnellement plus marqué pour les pays de l’OCDE(+ 1,9 %) que pour les autres (+ 5,5 %). Cela n’est pas de nature à réduireles risques et les menaces sur les économies des pays développés lesplus fragiles, ni les sources de tensions économiques, commerciales,financières ou monétaires entre les États, mais cela devrait permettreà la croissance mondiale de se conforter en 2012.3.9.1.3 L’évolution des défaillancesd’entreprisesDans ce contexte, l’Indice Global des Défaillances (IGD) qui synthétisel’évolution des défaillances d’entreprises dans le monde devrait avoiraffiché une baisse sensible au titre de 2010 (- 4 %), après deux annéesde hausse à un rythme record (+ 28 % en 2008 et en 2009). Ce recul,qui traduit globalement une amélioration de la situation financièredes entreprises, s’explique en grande partie par la reprise graduelle del’économie mondiale, mais aussi par le maintien de certaines des mesuresde soutien qui avaient été octroyées dans plusieurs pays (moratoires ouallégements fiscaux, aides sectorielles…) ainsi que par les importantesmesures de restructuration et de flexibilité que les entreprises ont ellesmêmesengagées depuis 2009 en réponse aux chocs économiques etfinanciers de la crise. Cette tendance globale à l’amélioration, dontle bilan 2010 définitif ne sera connu qu’au 2 e trimestre 2011, s’estobservée dans plus de la moitié des pays de l’échantillon, avec un reculdes défaillances plus marqué dans les régions qui ont été les premièreslocomotives de la reprise mondiale : l’Asie-Pacifique (- 12 %) et, aprèsdeux années de forte hausse, l’Amérique (- 8 %). L’Europe s’est toutefoisdistinguée par une situation globalement moins favorable et plushétérogène, avec des défaillances d’entreprises toujours en progressiondans un grand nombre de pays du nord (Danemark, Irlande), du sud(Grèce, Portugal, Italie), du centre (Belgique, Luxembourg, Suisse) et del’est (Hongrie, Russie, Pologne, République tchèque), autant de haussesEULER HERMES I Document de référence 201085