PDF - Internet Archive

90 PHYSIOLOGIE CHIMIQUE DE l/lRINE.
produits de cet important procédé, et qu'il constitue le modo
par lequel la |)lus grande partie des éléments azotés soient
rejetés, cela ne peut être mis en doute. — 11 est probable que
l'azote existant comme constituant de la quantité d'urée excré-
tée dans les 24 heures, représente environ les 5/6""^' de celui
qui est absorbé par l'économie et provenant de l'alimenta-
tion. 11 n'en faut pourtant pas conclure que l'urée dérive
normalement et directement des aliments. Son origine
doit être rapportée à l'assimilation destructive des tissus du
corps éliminés pour faire place à la nouvelle substance. De
petites quantités d'urée s'échappent de l'économie par la
peau, mais l'urée est enlevée si rapidement du sang par les
reins, que l'on ne peut en retrouver, ailleurs, que de bien
faibles traces, à moins que ces organes ne soient affectés de
quelque lésion morbide et alors empêchés, pendant un cer-
tain temps, d'accomplir leurs importantes fonctions de dépu-
ration .
MM. Bernard et Barreswil indiquèrent les premiers ce fait
curieux :
que, chez les animaux dont on a enlevé les reins par
vivisection, l'urée s'accumule dans le sang par l'absence de
ses propres émonctoires, et qu'une quantité considérable est
excrétée par les membranes muqueuses gastro-intestinales
sous la forme de carbonate d'ammoniaque, résultat d'un nou-
vel arrangement de ses éléments (77). Chez l'homme et chez
tous les mammifères carnivores et omnivores à sang chaud,
la quantité d'urée excède de beaucoup celle de l'acide urique,
tandis que, chez les carnivores, oiseaux, serpents ou insectes,
la dernière substance prédomine et souvent remplace com-
plètement l'urée. Le docteur Prout inclinait à croire que l'u-
rée était le produit particulier de la métamorphose des tissus
gélatineux ; et l'acide urique, celui des tissus albumineux^^.
Liebig, de son côté, pense que l'acide urique est le produit
immédiat du changement de tous les tissus azotés, et que l'u-
rée en est le produit secondaire, résultant de l'action de l'oxy-
gène et de l'eau sur l'acide urique -^. Ce fait, que chez les