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THÉORIE DE LIEBIG. 171
142. — Comme on l'a déjà dit, les conditions ci-dessus se
trouvent remplies lorsque les reins sont en bonne santé ; mais
s'ils deviennent organiquement affectés, ou même seulement
dans un état de congestion ; si leur structure tubuleuse pré-
sente un état inflammatoire, comme dans l'anasarque après
la fièvre scarlatine, ils laissent exsuder les éléments albumi-
neux du sang; la chimie vitale de ces organes, trop troublée,
ne leur permet plus alors de séparer de l'économie, dans des
proportions convenables , tous les constituants de l'urine.
Aussi, dans la maladie en question, la disparition de l'albumine
et l'augmentation de l'acide urique dans l'urine, four-
nissent de bonnes indications pour la convalescence. Le doc-
teur Marcel *^ est un des premiers qui aient bien indiqué
l'influence des modifications éprouvées par les fonctions de la
peau, pour expliquer la formation rapide des dépôts calcu-
leux (153).
143. — Le professeur Liebig a admis, comme cause
principale de la présence d'un excès d'acide urique
dans l'urine, la non-conversion de cet acide en urée (83),
en se fondant sur des vues théoriques qui lui sont pro-
pres. On peut énoncer brièvement ces idées, ainsi qu'il
suit :
Puisque l'acide urique, insoluble normalement, engen-
dré d'abord par la métamorphose des tissus se convertit
ensuite en urée soluble sous l'influence de l'oxygène, charrié,
comme on le suppose, par les disques sanguins rouges,
tout ce qui peut augmenter le nombre des globules san-
guins (conducteurs de l'oxygène) , ou tout ce qui peut exci-
ter la circulation, doit devenir la cause d'une plus complète
conversion de l'acide urique en urée; moins du pre-
mier, et plus de la dernière apparaîtront dès lors dans l'u-
rine. D'une façon inverse, tout ce qui viendra modifier et
entraver la perfection de l'oxygénation dans l'économie,
devra nécessairement produire un excès d'acide urique.
D'après ces vues ^^, il s'ensuit que la quantité d'acide urique