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i08 PHYSIOLOGIE CHIMIQUE DE L URINE.
rine normale est mise en doute par beaucoup d'observateurs. Lehmann
avec Liebig, et d'autres, attribuent l'acidité de l'urine à la pré-
sence du phosphate acide de soude qui joue dans celle-ci un rôle
important. Le phosphate neutre réagissant alcalin, et peut-être aussi le
phosphate basique de soude, qui est dans le même cas, peuvent se
rencontrer dans l'économie animale. Ces trois phospiiates peuvent, en
effet, passer d'un de ces trois états à l'autre. Le phosphate de soude
basique (3NaO), qui contient trois atomes de base, peut céder un atome
de son oxyde à l'acide carbonique. 11 se forme alors deux nouveaux
sels : du phosphate de soude neutre, réagissant alcalin, et du carbo-
nate de soude. Dans l'organisme, où ce phénomène chimique peut
avoir lieu, le phosphate de soude basique pourra dans le sang être
ainsi transformé par l'acide carbonique et se changer en phosphate
neutre. Remarquons qu'il se sera formé du carbonate de soude, réa-
gissant alcalin qui exerce sur les substances albumineuses une action
dissolvante. En outre, le phosphate de soude neutre, qui ne contient
plus alors que deux atomes de base, se combine avec un atome d'eau
et prend une réaction alcaline ; il pourra agir aussi comme dissol-
vant sur les matières albumineuses. Le changement d'état spécifique
peut encore aller plus loin : le phosphate neutre de soude, c'est-à-
dire celui qui ne contient que deux atomes de soude, peut céder aux
acides les plus faibles, à l'acide urique par exemple, un de ces deux
atomes de soude, et se transformer en phosphate acide de soude, c'est-
à-dire le phosphate qui ne contient que un atome de la base, et qui
a une réaction acide. Ces transformations peuvent toutes avoir lieu
dans le eorps des animaux; de la sorte, suivant les circonstances, il
se trouvera un phosphate ayant une réaction acide, ou un phosphate
agissant comme un alcali. Ces propriétés montrent de quelle impor-
tance doit être le rôle des phosphates, et comment l'étude de ces sels
rend compte des phénomènes physiologiques si variables de l'urine,
sa neutralité et son acidité par exemple. L'acidité de l'urine est en
effet due à la présence du phosphate acide de soude dans cette hu-
meur. Il est impossible de constater dans l'urine fraîche d'autre acide
libre que l'acide urique. Ce dernier n'existe qu'en très-faible quan-
tité, et de plus on sait qu'il rougit à peine le tournesol, tandis que la
réaction de l'urine est nette et franche. Ce n'est pas à un acide volatil
comme le gaz acide carbonique qu'on peut attribuer cette réaction;
car l'acidité est conservée lors même que l'urine a bouilli, et lors
même qu'elle s'est troublée alors par précipitation du phosphate ba-
sique de chaux (Robin). Nous reviendrons sur ce sujet.]
82. — Orig^ine pbysiolog^iqne «le Taclde ariqae. —