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INFLUENCE DE LA STRYCHNINE, 337
l'état chronique, la sécrétion des phosphates continuant pen-
dant des années, et l'irritabilité de Testomac devenant si
grave et si persistante qu'elle conduit à un amaigrissement
extrême et aux symptômes du pylore. Ces cas sont quelque-
fois soulagés par la strychnine. Ce médicament possède une
remarquable influence sur les estomacs simplement irritables
et s'est montré supérieur à tous les autres remèdes anti-émé-
tiques, pourvu qu'il n'existe aucun état inflammatoire de l'or-
gane. Par son usage, G. Bird a vu l'urine recouvrer les caractères
normaux. Aussi hasarde-t-il cette opinion comme
très-probable : que la strychnine peut prévenir la décompo-
sition de l'urine dans la vessie et conséquemment le dépôt des
sels terreux, par son influence sur les nerfs spinaux. Le cas
suivant présente un exemple remarquable d'application des
données précédentes.
DYSPEPSIE IRRITATIVE SIMULANT UN SQUIRRE DU PYLORE ^ AVEC SÉCRÉTION
ABONDANTE DE TRIPLE PHOSPHATE.
Homme âgé de dix-huit ans (9 avril 1845), quincaillier, ayant tou-
jours vécu sobrement; santé bonne en apparence; sujet seulement
à des indigestions avec éructations flatulentes. Il y a quatre ans, les
vomissements ont débuté tout à coup, après un repas ordinaire, avec
douleur au creux de l'estomac, jusqu'au moment actuel; les vomissements
arrivent deux et quatre fois par jour, se suspendent rarement
pendant vingt-quatre heures ; sa complexion est chétive, anémique
avec une légère teinte ictérique, la face est extraordinairement
amaigrie, la peau ressemble à un parchemin collé sur un squelette.
L'aspect général est celui d'une personne affectée d'un squirrhe pyloriqueau
dernier degré. Il se plaint d'une chaleur intense au creux
de l'estomac et de douleurs lombaires ; langue nette, mais rouge ;
pouls rapide et rude; peau sèche et peu pcrspirable; vomissements
fréquents peu de temps après les repas. Soif intense, intestins libres,
éructations fréquentes d'odeur de poisson pourri. Urine chargée de
triple phosphate, alcaline, d'odeur de poisson; densité 1,020, non
albumineuse , aucune tumeur dans la région épigastrique, seulement
un peu de mollesse à la pression; abdomen légèrement tym-
panisé.
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