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MATERIES MORBf. 471
Un simple coup d'œil jeté sur ce tableau montre que pari
passu avec l'amélioration de la santé de la malade il se ma-
nifestait une augmentation correspondante dans la somme des
solides excrétés par les reins dans les vingt-quatre heures. La
fièvre intermittente ne reparut plus, dès que le sang fut débar-
rassé de 34^'", 43 de matériaux usés, c'est-à-dire le 28 mai.
Dans ce cas, différent du premier, quoique la malade ait été
longtemps exposée à l'influence toxique des miasmes palu-
déens, elle n'éprouva point de rechute et resta bien portante
pendant deux ans avant de venir me retrouver pour une très-
légère attaque de fièvre intermittente.
401. — Nous espérons devoir être bien compris à l'égard
de notre raisonnement, en ce qu'il 'présente d'essentiel. —
Quoique nous croyions complètement que la cause excita-
trice de la fièvre intermittente consiste en un poison septi-
que particulier, provenant de miasmes marécageux, nous ne
prétendons pas que ce poison particulier soit excrété par l'u-
rine pendant la guérison de la maladie (398). La principale
influence du miasme paludéen s'exerce, suivant toutes proba-
bilités, essentiellement et primitivement sur le système ner-
veux, spécialement sur les nerfs organiques ou ganglionnai-
res qui président aux fonctions si importantes des sécrétions.
Aussi, toutes les sécrétions élaborées dans notre économie se
trouvent-elles affectées ; et comme chacun le sait, une ten-
dance remarquable à la congestion s'observe dans le système
portai destiné plus particulièrement à la dépuration des ma-
tières riches en carbone. On ne peut douter que des sécrétions
anormales ainsi produites ne deviennent des agents actifs,
propageant dans l'économie l'impression morbide. Un des
principaux éléments efficaces du traitement doit consister
nécessairement dans la dépuration du sang ; de telle sorte,
qu'en débarrassant le système de l'influence dépressive de ces
matières viciées, la vitalité peut se soustraire au poison avec
lequel elle bataille depuis un certain temps. L'influence de
petites doses de mercure dans le traitement de la fièvre inter-