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418 DÉPOTS ORGANIQUES NON CRISTALLINS.
gestion. Dans le but de démontrer ceci clairement, il est nécessaire
de suivre le sang imprégné de la matière saccharine jusqu'au côté
droit du cœur et de là au travers des poumons, jusqu'au côté gauche.
Le sang dans le ventricule droit donne l'évidence de la présence du
sucre, tandis que dans le ventricule gauche il en contient compara-
tivement desimpies traces. Il semblerait, d'après cela, que le sucre
est principalement détruit dans les poumons. Mais si du sang impré-
gné par le sucre de canne est transmis au travers des poumons, aucun
changement ne survient, et le sang, dans les ventricules droit et
gauche, présente une réaction semblable.
On peut conclure avec raison, de ce qui précède, que le sucre dans
la veine porte est, pendant son passage au travers du foie, converti,
en quelque substance alliée, très-proche de la glycose animale, et
préparée pour les changements ultérieurs qu'il doit éprouver dans sa
composition, par son passage au travers des poumons, à savoir : sa
conversion possible en acide lactique (?). Mais quoique les poumons
soient le principal siège de la destruction du sucre, pourtant le doc-
teur Pavy a prouvé que les procédés de destruction se continuaient
dans le système capillaire en général.
Si Ton admet, avec le docteur Pavy, que le sucre de diabète ou du
foie est détruit principalement dans son passage au travers des pou-
mons, et transformé en acide lactique; et, d'un autre côté, si l'on se
souvient que le glucose ou sucre de raisin mis en contact avec la
caséine en état de décomposition, se transforme en acide lactique
par un procédé de fermentation; dans l'organisme vivant, une trans-
formation identique peut être produite par les changements molécu-
laires de l'assimilation ou destruction des tissus. Une condition alca-
line du sang est aussi nécessaire pour que la métamorphose ait lieu.
Le docteur Pavy injecta de Tacide phosphorique dilué dans la veine
jugulaire d'un chien, et en examinant le sang tiré de Tartère carotide,
il trouva qu'il était abondamment imprégné de sucre. Dans un
autre cas, 4 grammes de carbonate de soude cristallisé, dissous dans
50 grammes d'eau, furent injectés dans la veine jugulaire, et seulement
alors le sang de l'artère carotide montra la même réaction que
le sang artériel ordinaire.
Le point faible de l'argumentation du docteur Pavy consiste en ce
que l'acide lactique peut avec peine être décelé dans le sang ; mais
lorsqu'on se rappelle les rapports intimes de composition entre le
sucre (G^^H^^O^^} et l'acide la clique (C^H^O^), en même temps que
]a présencede l'acide lactique commeproduit des capillaires de la peau,
dutissu musculaire et delà sécrétion stomacale, on peut véritablement
admettre que cet acide lactique doive exister dans le sang artériel.