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206 PATHOLOGIE CHIMIQUE DE l'aCIDE IJRIQUE, ETC.
solvant, que séparer les molécules hétérogènes qui la composent, par
la deslruclion du ciment organique qui agglutine et forme une masse
compacte et solide de ces molécules. D'un autre côté, en supposant
que dans un vase inerte, les calculs animaux soumis à l'action de
corps dissolvants, alcalis ou acides, éprouvent une action véritablement
destructive, dans la vessie pourrait-on faire agir de même
et sans inconvénients ces mêmes dissolvants? Le mucus qui tapisse
les parois vésicales, s'oppose jusqu'à un certain point à l'action en-
dosmotique de Teau pure, en injections, et cette eau pure est suscep-
tible de dissoudre des calculs; mais, malheureusement, l'organisme
réagit souvent même contre une injection d'eau pure dans la vessie;
à plus forte raison, l'injection d'eau acidulée soit par l'acide sulfurique,
nitrique, chlorhydriquc, tartrique, etc., est encore bien moins
tolérée; une dissolution alcaline le serait moins encore, puisque les
alcalis en enlevant le mucus qui tapisse les parois, agissent directement
sur la substance propre du réservoir lui-même.
Vouloir injecter dans la vessie les liquides dissolvants pour agir
sur des calculs contenus dans cet organe, pour dissoudre ces con-
crétions, comme le pourrait faire un chimiste dans un vase inerte,
est donc un problème peut-être difficile à résoudre. Cependant, si par
un moyen quelconque, on pouvait soustraire les parois de la vessie
à l'action des dissolvants employés, et ne faire agir ces dissolvants
dans l'organe même que sur le calcul emprisonné dans une poche
isolante; ou du moins, faire en sorte que les parois vésicales res>
sentissent aussi peu que possible l'action très-atlénuée de ces dis-
solvants, le problème serait bien près d'être résolu. La question
même se restreindrait à ceci : Est-il possible d'opérer la dissolution
des concrétions calculeuses, par l'emploi de certains agents appropriés
à la nature ou à la constitution moléculaire de ces produits mor-
bides, dans quelques cas du moins ; car malheureusement l'expé-
rience directe a démontré que si les calculs uriques et phosphatiques
oflraient quelque chance de succès par une telle méthode, les calculs
d'oxalate de chaux, désespoir des lithotomistes, étaient également
au-dessus des ressources lithontriptiques.
Les principaux motifs qui ont fait échouer jusqu'ici cette opéra-
tion doivent être rapportés aux chefs suivants :
1° Distension de la vessie;
2° Disparition des fluides naturels, mucus et urine, qui lubrifient
la muqueuse; cause principale d'irritation et d'inflammation;
' 3° Absence d'un courant continuel el rapide baignant immédiate-
ment le calcul ;
4° Impossibilité qu'éprouvent les fragments à sortir par la sonde ;