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MATIÈRE GRASSE. 43 7
la grossesse, et que ce signe est loin de ne posséder aucune
valeur.
Le docteur Dull appuie cette opinion par un fait très-
remarquable d'une môle utérine ; voici cette observation :
(( Dans l'automne de 1849, je fus consulté par une dame
âgée de 50 ans, mère d'une nombreuse famille, qui toujours
très- bien réglée avait vu l'époque cataméniale se suspendre
depuis trois mois ;
elle se croyait enceinte, et après une forte
émotion morale, tous les symptômes changèrent; les seins
devinrent flasques, l'abdomen ne grossit plus, tandis qu'un
léger écoulement vaginal, de couleur brun rougeâtre et d'odeur
acide s'ensuivit. Je trouvai les papilles du mamelon
proéminentes, sans plénitude distincte à la partie inférieure
de l'abdomen , et sans bruit caractéristique dans la région
utérine. Ayant mis de côté quelques onces de son urine pen-
dant plusieurs jours, il s'en sépara une grande quantité de
kiestéine, ce qui, avec les antécédents, me fit pronosti-
quer une fausse couche prochaine. Pendant trois semaines
successives, l'urine contint de la kiestéine ; mais, passé ce
temps, on ne put en découvrir de traces. Cet état n'offrit au-
cun changement pendant les deux mois qui suivirent ; l'écou-
lement continuait toujours; seulement, tous les symptômes
de la grossesse avaient disparu et l'abdomen ne se développait
pas. Sept mois s'élant écoulés depuis le commencement des
symptômes, je jugeai prudent d'expulser le contenu de l'uté-
rus par l'emploi de l'ergot de seigle. Vingt-quatre heures
après, une môle volumineuse fut rejetée, formée par le cho-
rion dégénéré et en partie vésiculeux. On ne découvrit au-
cun débris de fœtus. Depuis, l'écoulement disparut et la
nialade recouvra une santé parfaite (14 novembre 1850). »
MATIÈl'.F. GRASSE.
3G7. — De très-légères traces de matières grasses se ren-
contrent fréquemment dans l'urine, et, dans quelques cir-