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CYSTITE ET EAU DE VICHY. 327
« Donc, en dehors comme en dedans de Téconomie, c'est seulement
sous l'influence de l'ammoniaque que se forment les dépôts phospha-
tiques.
(( Voilà des faits chimiques incontestables; examinons comment
ils pourront rendre compte des accidents qui se présentent chez les
malades affectés de dépôts phosphatiques.
« D'abord l'affection des voies urinaires désignée sous le nom de
gravelle phosphatique n'est point une gravelle, elle ne dépend pas,
comme la gravelle urique, d'une dialhèse, d'une disposition générale
de l'économie, elle est toute locale et a pour siège la vessie.
a Tous les chirurgiens s'accordent pour reconnaître que les dépôts
phosphatiques ne se rencontrent que chez des personnes atteintes de
catarrhe vésical, chez lesquelles l'urine est altérée et retenue dans la
vessie par un obstacle à son cours; et que la cystite dite phosphatique,
qui se manifeste alors, est une suite même de l'état inflamma-
toire de la vessie. Or, toutes les fois qu'il existe, soit par la présence
d'un calcul, soit directem^înt, catarrhe vésical, altération de tissus,
sécrétion purulente, rétention de l'urine, il se forme dans la vessie
des produits ammoniacaux résultant des sécrétions mêmes, ou de la
transformation moléculaire de l'urée. Ces produits ammoniacaux
donnent lieu aux mêmes réactions chimiques qui résulteraient de
l'introduction directe de l'ammoniaque dans le liquide urinaire à
l'état normal.
((Ainsi, avant leur séjour à Vichy, les malades affectés de dépôts
phosphatiques présentaient nécessairement les phénomènes suivants :
les urines sortaient des reins, contenant des phosphates acides de
chaux et de magnésie en dissolution; dès qu'elles arrivaient dans la
vessie elles trouvaient des produits ammoniacaux qui les décompo-
saient et donnaient naissance à des précipités insolubles de phosphates
neutres de chaux et de magnésie, s'unissant avec le phosphate
d'ammoniaque, lesquels étaient chassés avec les urines, ou bien
s'aggloméraient pour former des calculs.
(c Dans cette période de la maladie les bicarbonates de soude ne
sont pour rien, c'est en dehors de leur présence et de leur influence
que naissent, se forment, s'organisent les dépôts phosphatiques.
«L'ingestion de l'eau de Vichy va-t-elle aggraver ces circonstances
et donner lieu à des dépôts de phosphate ammoniacal plus abondants?
(( Nullement; tout au contraire elle doit peu à peu les faire dispa-
raître, et c'est ce que l'expérience prouve tous les jours. Dès que les
malades prennent l'eau de Vichy, les urines sont modifiées, elles
perdent leur acidité, deviennent alcalines, ne c