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CYSTINE ET TALHINE. 231
J98. — Quoiqu'on sache fort pou de chose à l'égcud des
conditions pathologiques générales qui conduisent à la pro-
duction de la cystine, il existe de honncs raisons pour
justifier cette opinion : que sa production est éminemment
liée à l'état scrofuleux, et remarquahlement héréditaire. Dans
une seule famille composée de plusieurs membres, tous, à la
même époque, étaient affectés de cystinurie; et dans une ob-
servation relatée, on put suivre, avec une exactitude suffi-
sante, la cystine pendant trois générations. Dans un cas très-
remarquable, observé par M. Luke à London Hospital, un
calcul de cystine coexistait avec une désorganisation étendue
des reins.
Dans ces cas, il existe probablement un défaut particulier
dans la marche de l'oxydation. Le docteur Prout a souvent
remarqué en même temps une certaine quantité de matière
grasse mélangée à l'urine, et indique la possibilité que cette
affection puisse accompagner l'état gras du foie. Cette opinion
semble assez rationnelle, eu égard surtout à la proximité des
compositions élémentaires de la cystine et de la tmiinne,
substance cristallisée, dans laquelle la bile se transforme en
partie, lorsqu'on la fait digérer avec l'acide chlorhydrique.
Le tableau suivant montre la composition comparative, par
centièmes, de la cystine et de la taurine biliaire :
Cystine. Taurine.
Carbone 30,000 1 9,2
Hydrogène 5,000 5,
Azote 11,000 11,2
Oxygène 2G,667 38,4
Soufre 26,G()7 25,6
De sorte qu'il n'est pas véritablement impossible qu'une
excrétion de cystine (sécrétée par les reins), dans ces cir-
constances, compense une action imparfaite de la fonction
du foie, à Végard du soufre.
Le soufre découvert par Uedtenbachcr dans la taurine,
paraît avoir été confondu avec l'oxygène, par les anciens