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390 DÉPOTS ORGANIQUES NON CRISTALLINS.
L'urine contenant un dépôt de mucus est généralement
alcaline et se putréfie rapidement, devenant ammoniacale
dans la vessie même, si elle y est retenue pendant quelque
temps. Si l'urine, elle-même, est d'abord acide au moment
de rémission, le mucus qu'elle dépose ramène toujours au
bleu la couleur du tournesol rougi. Ainsi, un spécimen d'u-
rine rougira fréquemment le papier réactif, et la couleur
bleue lui sera rendue en plongeant ce dernier dans le dépôt
muqueux occupant le fond du vaisseau.
Véritablement, comme règle générale, toutes les sécré-
tions muqueuses exercent une réaction alcaline sur le papier
faiblement rougi, condition qui devient plus évidente, encore,
sous l'influence d'une action inflammatoire, même légère.
Dans l'angine tonsillaire commune, contre laquelle on em-
ploie les gargarismes de miel rosat, rien n'est plus ordinaire
de voir la mixture rouge, rejetée de la bouche complètement
verte, l'enduit blanc de la langue présentant une couleur
semblable ; la quantité d^alcali renfermée dans le mucus,
couvrant le pharynx et la langue, étant suffisante pour neu-
traliser l'acide et changer la couleur rouge des roses en cou-
leur verte.
Pourvu que l'urine soit seulement légèrement acide, un
dépôt de pus et de mucus peut être facilement distingué, car
le premier apparaîtra comme une couche opaque et homo-
gène facilement miscible à l'urine par l'agitation ; tandis
que le dernier se montrera gélatineux, en masses irrégu-
lières disséminées, emprisonnant souvent des bulles d'air,
et ne pouvant pas se mêler complètement au liquide, par une
agitation même violente. Dans ces cas, on ne confond pas
un dépôt purulent avec un dépôt muqueux, à la simple
inspection, à moins que l'urine ne soit alcaline (264) ; ou à
moins qu'une quantité considérable de phosphates terreux ne
soit mélangée au mucus (262), car alors le mucus en ac-
querrait une grande opacité et pourrait simuler du pus,
jusqu'à ce que l'examen microscopique ait décelé l'erreur.