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4i8 DÉPOTS ORGANIQUES NON CRISTALLINS.
OLiGuuiE ET POLYURiE [Boucliardat).
L'oligurie (o'aî-^oç, peu, cucov, urine) est un symptôme qui se ren-
contre dans plusieurs maladies et sur lequel les observateurs ont in-
sisté de tout temps. 11 existe une véritable afTection, dont le carac-
tère essentiel est la diminution considérable, 'permanente, dans la
quantité d'urine excrétée dans les vingt-quatre heures. Ainsi limitée,
c'est une maladie très-rare : Toligurie est très-distincte de Vanazo-
turie, état dans lequel l'urée manque tout à fait dans l'urine, ou du
moins n'est excrétée que dans des proportions infiniment petites.
L'oligurle est très-distincte de l'anazoturie, mais elle peut s'en com-
pliquer. Elle existe surtout dans le choléra asiatique, l'empoisonnement
arsenical, l'inanition, l'agonie, et enfin dans beaucoup de con-
ditions où il s'opère un abaissement progressif de la température
animale.
L'anazoturie incomplète se présente le plus souvent isolée de Vo-,
ligurie. Ainsi l'anémie, la chlorose, Thippurie, l'albuminurie ellemême,
s'accompagnent presque toujours d'anatozurie incomplète.
C'est un résultat de l'appauvrissement général de Véconomie.
Dans Toligurie, c'est l'eau surtout qui fait défaut, l'urée, les sels,
etc., peuvent être en quantité normale; c'est l'état pathologique pré-
cisément inverse d'une des formes les plus communes de la maladie
désignée sous les noms de pohjdipsie ou polyurie. Dans les observa-
lions d'anazoturie du docteur Willis, la quantité d'urine rendue dans
les vingt-quatre heures, loin d'être inférieure à la quantité normale,
la dépasse ordinairement d'une telle proportion, qu'il considère cette
maladie comme une forme du diabète {diabète insipide).
Dans un des deux cas d'oligurie observés par M. Bouchardat, la
quantité d'urine ne s'élevait pas à plus de loi grammes par jour,
et cette diminution datait de deux années. Ces urines sont très-
colorées, d'une densité de 1,035, déposant abondamment des urates,
acides, mousseuses, et se prenant en masse, par l'addition de l'acide
azotique par la formation d'une cristallisation de nitrate d'urée.
En analysant de telles urines, sans tenir ^compte de la quantité
rendue dans les vingt-quatre heures, on commettrait les erreurs les
plus graves, puisqu'on serait amené à conclure à une augmentation
considérable des principes éliminés par les reins, tandis qu'il n'en
est rien. En ayant égard à la quantité d'urine rendue en vingt-quatre
heures, on arrive à un résultat précisément inverse. C'est l'eau sur-
tout qui fait défaut.
Dans le traitement de tels cas, les purgatifs drastiques se sont mon-