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LES VILLAGES ANTIQUES DU NORD DE LA SYRIE JUSTIFICATION DE L’INSCRIPTION
3.a Critères selon lesquels l’inscription est
proposée
Introduction
Le paysage culturel des villages antiques du Nord de la Syrie
forme un ensemble unique, caractérisé non seulement par
l'interaction entre le site naturel et l'œuvre de l'homme pendant
plusieurs siècles, mais aussi par la longue période d'abandon qui
a permis un degré extraordinaire de conservation des ruines et du
paysage.
Les collines et les reliefs du plateau calcaire, situé dans la partie
septentrionale de la République arabe syrienne, ont été très peu
peuplés depuis la fin de la période byzantine jusqu'à la première
moitié du XXe siècle, et ont donc pu préserver la structure du
paysage ancien datant de la fin de la période antique.
Ces différents chaînes et chaînons, aujourd'hui répartis entre les
régions d’Alep et de Idleb, étaient jadis le centre d'une florissante
économie rurale dont les produits étaient vendus sur l'ensemble
de la Méditerranée. De ce passé, restent d'imposantes ruines
architecturales et d'évidentes traces sur le territoire.
Dans l’Antiquité, le Nord de la Syrie se trouvait au centre d’une
des régions les plus urbanisées du monde méditerranéen, avec les
villes d’Antioche (que seule Alexandrie dépassait en nombre
d’habitants jusqu'à l’essor de Constantinople au Ve siècle),
Séleucie-de-Piérie, Apamée, Chalcis et plus modestement Alep et
Cyrrhus.
Cette vaste région du Nord de la Syrie présente des conditions
uniques et une surprenante persistance archéologique : de
nombreux monuments ont été préservés dans des séries entières
de villages contigus, contemporains, qui se prêtent à une étude
complète. Depuis les découvertes de M. De Vogüé en 1861, les
monuments des villages antiques du Nord de la Syrie , avec leurs
nombreuses inscriptions, ont formé notre notion de l’architecture
de la Syrie romaine et byzantine.
RéPUBLIQUE ARABE SYRIENNE
Le paysage culturel proposé pour l'inscription constitue un
exemple de “paysage essentiellement évolutif” résultant d'une
exigence économique qui a atteint sa forme actuelle en réponse à
son environnement naturel.
Le paysage des villages anciens est un “paysage relique” dont le
processus évolutif s'est en grande partie arrêté entre le VIIe et le
Xe siècle et dont les caractéristiques essentielles restent évidentes.
Les vestiges archéologiques, présents en grand nombre sur
l’ensemble du territoire, contribuent à définir un paysage qui se
caractérise par les émergences visuelles formées par les ruines des
maisons, églises et monastères qui s’élèvent au milieu du paysage
karstique et par les alignements de murets en pierre sèche qui
séparent les parcelles de terre. Certains de ces alignements
matérialisent encore aujourd’hui, sur le territoire du Massif
calcaire, le parcellaire dessiné à l’époque impériale lors de la
distribution des terres aux vétérans de l’armée romaine. Des traces
de ce parcellaire fossile sont particulièrement évidentes autour
des sites de Rouweiha et dans le parc archéologique n° 2 du Jebel
Sem’an.
Le parti retenu pour le dossier de candidature a été de proposer
pour l’inscription huit zones indépendantes qui constituent une
synthèse des différents types de paysages et de sites du Massif
calcaire. Ces zones, définies sur la base de leurs caractéristiques
paysagères et archéologiques, permettent de proposer sur une
superficie restreinte un aperçu significatif des paysages qui
composent la région.
D’un point de vue formel, le site est un site “en série” composé de
huit “parcs archéologiques” qui constituent dans leur ensemble
un unique paysage culturel.
Les différents chaînons montagneux du Massif calcaire, tout en
ayant des caractéristiques communes, ne présentent pas un aspect
parfaitement homogène, mais recèlent des caractéristiques
différentes selon leur altitude et leur position géographique.
[Page précédente]
Ph. 177 Al-Bara, tombeau pyramidal —
F. Cristofoli, 2003
Ph. 178 Détail d’une colonne à
Qal’at Sem’an —
F. Cristofoli, 2008
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