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LES VILLAGES ANTIQUES DU NORD DE LA SYRIE ÉTAT DE CONSERVATION DU bIEN ET fACTEURS AffECTANT LE bIEN
assiste actuellement à une forte croissance de la population et à
un développement de l’activité agricole qui s’accompagne
souvent de l’utilisation de méthodes d’épierrement et de
labourage des sols peu compatibles avec un site d’une telle
qualité et valeur. L’utilisation d’engins mécaniques capables
d’arracher et de déplacer de grands blocs de calcaire pour élargir
les zones cultivables est malheureusement assez fréquente même
à l’intérieur du parc. De nouveaux alignements, formés par ces
blocs récemment dégagés, prennent parfois la place des murets
traditionnels — construits avec les pierres patiemment épierrées
des parcelles — le long des routes qui traversent le parc. D’autre
part, la croissance de la population a comporté nécessairement
une densification des constructions qui se trouvent aujourd’hui
parfois en proximité, ou même à l’intérieur, des sites
archéologiques.
Comme dans le cas du parc n°1, ici aussi une campagne récente
de reboisement a partiellement modifié l’environnement naturel
notamment autour du site de Shinshara. Le “nouveau“ paysage
produit par cette plantation ne respecte ni les essences originelles
(on retrouve même quelques eucalyptus…), ni la densité et ni le
“rythme“ des arbres qui poussent naturellement sur le terrain
rocheux (Cf Chapitre 2, § II.3.2). Il constitue, néanmoins, un lieu
fort apprécié par les familles locales qui viennent régulièrement y
faire des pique-niques au printemps.
Les vestiges archéologiques des sites principaux ont fait l’objet de
campagnes de fouilles et d’études depuis l’époque du Mandat
français et présentent en général des conditions de conservation
remarquables. Les vestiges d’époques classique et byzantine (ou
même d’époques plus récentes à al-Bara) protégés par la Loi des
Antiquité, n’ont que très marginalement souffert de réutilisations
récentes peu conformes. Les conditions de conservation des
structures souterraines et en élévation qui composent les vestiges
de ce parc (et de l’ensemble du site des villages antiques du Nord
de la Syrie) sont donc tout à fait exceptionnelles. La qualité des
maçonneries, assemblées sans mortier avec de gros blocs en
calcaire parfaitement taillés, a permis de traverser les âges et nous
RÉPUbLIQUE ARAbE SYRIENNE
permet aujourd’hui d’observer des structures à qui souvent ne
manquent, que des éléments en bois et une couverture pour être
encore habitables.
Les campagnes d’études sur les villages de ce parc ont contribué
à la préservation des vestiges et à leur mise en valeur, notamment
sur le site de Serjilla. Les fouilles menées en ce moment à al-Bara
et ailleurs prévoient, dès leur début, la conservation du matériel
archéologique retrouvé et des structures dégagées et, là où c’est
possible, leur mise en valeur après l’achèvement des fouilles.
Parc n° 5
Le paysage de ce parc diffère notablement de celui de l’autre parc
du Jebel Zawiyé et présente un aspect plus typique du relief
karstique. Il inclut des secteurs importants de parcellaire fossile
bien préservé. Son périmètre est découpé de façon à exclure les
nombreuses carrières qui entourent le village de Jéradé. Ces
carrières, véritables plaies ouvertes dans le sol du Massif calcaire,
n’affectent pas seulement la vision du paysage, mais produisent
Ph. 214 Gros blocs dégagés au bulldozer et alignés
le long de la route — f. Cristofoli, 2008
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