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LES VILLAGES ANTIQUES DU NORD DE LA SYRIE PROTECTION ET GESTION DU BIEN
exploitations, souvent pratiquées de façon anarchique, ont un
impact très important sur le paysage et menacent même le
voisinage immédiat de nombreux sites archéologiques. Les
règlements proposés pour les huit zones excluent toute activité de
ce type à l’intérieur des périmètres proposés.
Néanmoins, afin de retrouver la continuité paysagère et la qualité
originale de la région, il serait souhaitable d’effectuer des
opérations réparatrices qui, par le comblement des entailles
causées par l’exploitation au moyen d’un assemblage de terre et
de roche, permettent de reconstituer la déclivité naturelle. Dans
une deuxième phase, ces zones reconstituées pourraient être
revégétalisées avec les espèces qui poussent spontanément dans
les parages. Une attention particulière devra être portée au
drainage afin de ne pas provoquer le glissement de ces apports
artificiels lors des pluies hivernales.
Les infrastructures (routes et réseaux électriques)
Le réseau routier de la Syrie est en plein développement. De
nouveaux axes sont ouverts ou goudronnés chaque jour dans le
pays. L’amélioration des infrastructures est un élément essentiel de
la croissance économique, mais le Massif calcaire, de par son
unicité archéologique et paysagère, impose de prendre en compte
des variables qui ne dépendent pas seulement d’un pur calcul
économique ou des raisonnements des ingénieurs du trafic lors de
la planification des réseaux routiers.
Le réseau ancien de chemins et de sentiers qui reliait jadis les
villages du massif est en train de disparaître alors que de nouvelles
voies coupent la campagne. Cet essor de nouvelles routes,
financées et construites par les gouvernorats ou par le ministère
des Transports s’est souvent fait sans une concertation préalable
avec les autorités en charge de la protection des antiquités et du
territoire. Même la volonté de développer le tourisme dans la
région, en soi louable, a par endroit produit des effets négatifs par
la création de nouvelles routes pour rejoindre les sites antiques.
Ces percements, souvent non nécessaires, se traduisent par de
RéPUBLIQUE ARABE SYRIENNE
profondes cicatrices sur le territoire, recoupant, souvent sans
discernement, parcellaires antiques, murets en pierre de taille et
paysages “vierges”.
Le système de gestion des parcs archéologiques devra veiller à ce
que toute décision concernant l’ouverture de routes soit
approuvée préalablement par la DGAM ou par la structure de
gestion des parcs.
Ce principe devra être étendu aussi à l’ensemble des autres
infrastructures qui peuvent affecter d’une manière significative le
paysage naturel de la région. Le réseau électrique, par exemple,
conçu en complète autonomie sans demander l’avis de la DGAM,
perturbe, avec ses pylônes à haute tension, le site du Wadi
Martaoun dans le Jebel Zawiyé et le paysage entre Qatura et Deir
Sem’an dans le Jebel Sem’an. Ces lignes, construites récemment,
auraient pu être légèrement décalées si une concertation entre les
responsables et la DGAM avait été prévue. Par ailleurs, d’autres
sites isolés sont desservis par une profusion de poteaux
électriques, parfois hors service, qui affecte négativement le
paysage.
La réglementation en urbanisme
La gestion du territoire est une activité complexe qui ne peut se
faire sans une réelle concertation entre les différentes
administrations de l’État et qui doit s’appuyer sur une nouvelle
approche envers la population résidant dans la région.
La création d’une structure efficace de gestion du territoire est
nécessairement un travail de longue haleine qui demande
persévérance et imagination. Dans cette optique, la sensibilisation
des enfants dans les écoles à l’importance et à la valeur du
patrimoine (archéologique et naturel de la région) acquiert une
dimension particulière.
Jusqu’à présent, les villages les plus peuplés du Massif calcaire
(Al-Bara, Qalb Lozé ou Jeradé) ne possèdent pas encore de plan
Ph. 225 Kfeir dans le Jebel al-A’la —
S. Ricca, 2007
Ph. 226 Le même site un an plus tard —
F. Cristofoli, 2008
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