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LES VILLAGES ANTIQUES DU NORD DE LA SYRIE<br />

II.2 <strong>Les</strong> modè<strong>le</strong>s paysagers <strong>de</strong>s djebels du Massif<br />

calcaire<br />

II.2.1 Le Jebel Sem’an<br />

Il est situé au nord du Massif calcaire et s’éta<strong>le</strong> <strong>sur</strong> une<br />

cinquantaine <strong>de</strong> kilomètres du Nord au Sud pour une largeur qui<br />

varie <strong>de</strong> vingt à quarante kilomètres. Dominé au Sud par <strong>le</strong><br />

M<strong>ont</strong> Sheikh Barakat (876m), il a une altitu<strong>de</strong> moyenne <strong>de</strong><br />

500/600 mètres. Au sud du djebel passait la voie romaine reliant<br />

Antioche à Damas d<strong>ont</strong> il subsiste encore un tronçon<br />

particulièrement bien conservé.<br />

Le sud du Jebel Sem’an, dominé par la masse imposante du<br />

Sheikh Barakat, est une zone marquée par <strong>le</strong> c<strong>ont</strong>raste entre <strong>le</strong>s<br />

sites <strong>de</strong> Sitt ar-Roum, Refadé et Qatura, au paysage encore proche<br />

du paysage ancien, et la riche plaine <strong>de</strong> Qal’at Sem’an exploitée<br />

<strong>de</strong> façon intensive. Le dynamisme <strong>de</strong> l’agriculture se traduit<br />

souvent par l’essor <strong>de</strong> constructions industriel<strong>le</strong>s (poulail<strong>le</strong>rs) et<br />

d’habitations qui perturbent fortement <strong>le</strong> paysage.<br />

Le paysage du nord du Jebel Sem’an, entre Kafr Nabo et Brad, est<br />

très âpre et présente une très bonne synthèse <strong>de</strong>s paysages du<br />

Massif calcaire, i<strong>de</strong>ntifiab<strong>le</strong>s par <strong>le</strong>s associations : pierres<br />

grises/murets et terres rouges/oliviers. Le lapiez karsti<strong>que</strong> y est<br />

omniprésent rongé par <strong>le</strong> travail constant <strong>de</strong>s hommes. Le wadi<br />

situé à mi-chemin entre <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux sites présente un exemp<strong>le</strong> parfait<br />

d’aménagement <strong>de</strong> terrasses <strong>de</strong> rétention <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong><br />

ruissel<strong>le</strong>ment par <strong>de</strong>s retenues en pierre sèche plantées <strong>de</strong><br />

céréa<strong>le</strong>s. Le parcours <strong>de</strong> trois kilomètres reliant <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux sites,<br />

récemment aménagé et bien signalé par <strong>de</strong>s bornes informatives,<br />

permet <strong>de</strong> s’immerger dans <strong>le</strong> paysage rural culturel du Massif<br />

calcaire.<br />

RéPUbLIQUE ARAbE SYRIENNE<br />

Le site <strong>de</strong> Saint-Siméon et <strong>le</strong> village <strong>de</strong> Deir Sem’an<br />

Le reboisement du prom<strong>ont</strong>oire avec la forêt <strong>de</strong> cyprès parsemée<br />

<strong>de</strong> pins d’A<strong>le</strong>p datant <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> mandataire (première moitié<br />

du XXe sièc<strong>le</strong>) a profondément altéré <strong>le</strong> paysage originel du site.<br />

Le village <strong>de</strong> Deir Sem’an, parsemé <strong>de</strong> ruines anti<strong>que</strong>s, est un<br />

exemp<strong>le</strong> <strong>de</strong> la réappropriation <strong>de</strong>s terres, dans <strong>le</strong>s <strong>de</strong>rnières<br />

décennies, par <strong>de</strong>s cultures et <strong>de</strong>s maisons d’habitations.<br />

Ph. 24 Voie romaine Antioche-Damas — F. Cristofoli, 2005<br />

DESCRIPTION<br />

Ph. 25 C<strong>ont</strong>raste chromati<strong>que</strong> entre <strong>le</strong> reboisement<br />

en cyprès et pins d’A<strong>le</strong>p et la couverture végéta<strong>le</strong><br />

d’origine — C. Garnero-Morena, 2007<br />

Ph. 26 Réappropriation du territoire avec <strong>de</strong>s<br />

cultures — C. Garnero-Morena, 2007<br />

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