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Actes - Climato.be

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XIX e Colloque de l’Association Internationale de <strong>Climato</strong>logie<br />

mobilisation des eaux de crues avec un volume de rétention évalué de 21 millions de m 3 . Lors<br />

des inondations de septembre 2003, le rôle joué par ces ouvrages a été crucial dans la<br />

rétention des eaux, le laminage des crues et la diminution des débits de pointe en aval. Certes,<br />

en l’absence de ces ouvrages les dégâts auraient du être plus graves.<br />

Toutefois, vu l’agressivité des averses, certains ouvrages ont subi quelques dégâts. Le<br />

témoignage des responsables de la direction du C.E.S. du ministère de l’agriculture confirme<br />

qu’un seul cas de débordement a été enregistré dans le bassin de l’oued Greb. Ce bassin a<br />

dépassé sa durée de vie théorique. Il a été construit en 1974, et depuis, sa capacité de stockage<br />

des eaux des pluies a été fortement réduite par l’envasement et par l’urbanisation illicite. En<br />

outre, les quatre bassins installés dans la région d’El Mnihla, zone sinistrée, ont absorbé près<br />

de 230 000 m 3 d’eau. Si le cinquième bassin, d’une capacité de 360 000 m 3 qui est en cours de<br />

réalisation, était opérationnel, la situation aurait été meilleure durant les dernières pluies.<br />

Les responsables du ministère de l’agriculture ont précisé que tous les équipements en place<br />

étaient en bon état, relevant que les canalisations d’assainissement ont été conçues pour une<br />

durée bien déterminée et pour évacuer des quantités d’eau bien précises, seulement les<br />

quantités enregistrées dépassaient de loin les capacités d’évacuation de ces ouvrages (la<br />

Presse, le 26 septembre 2003). Pour des ouvrages comme celui de l’oued Guériena à titre<br />

d’exemple, réalisé par l’ONAS, la fréquence choisie est décennale et la dimension se trouve<br />

par conséquent limitée. En outre, les constructions dans le lit majeur de l’oued entrave son<br />

réaménagement. On ne peut pas engager une telle opération actuellement, compte tenu des<br />

questions socio-économiques. Le risque d’inondation reste donc présent.<br />

Cette fois, les quartiers aisés d’El Manar et d’El Menzah n’ont pas été épargnés par le<br />

déferlement. A la cité Ennasr, un oued reprend son territoire et se venge. Sur la grande place<br />

de la nouvelle mosquée, les câbles de téléphones déterrés et la chaussée éventrée<br />

ressemblaient aux dégâts d’un violent bombardement. Ici, c’est le lit d’un oued qui a repris<br />

son cours naturel. L’eau connaît son chemin. L’oued arrive jusqu’à El Menzah 8. Il se perd<br />

quelques kilomètres plus loin dans le tissu urbain. Du côté sud, l’oued Miliane charriait de<br />

grandes quantités de boue, à un débit assez rapide méritant ainsi pleinement son nom<br />

« Miliane » (plein). Cependant, d’autres espaces censés être à l’état naturel, n’ont pas joué<br />

leur rôle régulateur de débit de pointe. Ainsi, le domaine public hydraulique, le seul garant de<br />

l’écoulement naturel, était sous la pression d’une progression rapide de l’habitat spontané. Un<br />

comportement qui influe sur les espaces de rétention et sur les dimensions des ouvrages et<br />

augmentent les risques d’inondation. La situation est bien différente au niveau des<br />

agglomérations longeant la Mejerda. Dans ce cas, l’absence jusqu’à présent d’un système<br />

d’annonce des crues à distance explique de loin les lourds dégâts enregistrés.<br />

En aval, le réseau d’ONAS était incapable d’évacuer les flux d’eau et la ville n’a pas pu<br />

résister à autant d’eau. Ainsi, les égouts vomissent en jets une eau qui coule à flots, emportant<br />

sur son chemin tout ce qu’elle rencontre : murs, pierres, déchets de tout type etc.<br />

2.2. La paralysie de la ville<br />

Le maximum de pluie relevé, en total comme en intensité, a été localisé en plein centre ville<br />

(Ariana, Tunis-Carthage et Manouba). Pour les agriculteurs, les choses ont changé cette fois,<br />

les terrains n’ont pas été inondés. Il faut dire que les principaux sinistrés appartenaient aux<br />

zones urbaines. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, les caves des villas cossues ont<br />

été inondées alors que les terres ont été bien irriguées.<br />

L’eau tombée sur les hauteurs des J<strong>be</strong>ls Nahli et Ammar et les plaines avoisinantes ont<br />

emprunté tout d’abord les pistes, souvent fragilisés par les piétinements, puis les rues<br />

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