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Actes - Climato.be

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Les risques liés au temps et au climat<br />

déterminante sur la capacité d’ablation et de transport au niveau du réseau hydrographique.<br />

Elles favorisent des coefficients d’écoulement très élevés qui causent des crues importantes.<br />

Ainsi, les principaux cours d’eau ont connu, pendant cet épisode, des crues subites et<br />

catastrophiques. Les rivières prérifaines ont débordé excessivement pour couvrir la route<br />

Taza-Ain Boukellal, les champs labourables et certaines habitations situées au niveau des<br />

terrasses. Des secteurs jusqu’alors épargnés ont également subi ces inondations ; des dizaines<br />

d’hectares labourables se sont transformés en vastes étangs. L’ablation au niveau des versants<br />

a été spectaculaire : des rigoles et des ravines de taille variée ont intéressé de nombreux<br />

secteurs. Des essais de quantification ponctuelle au niveau d’une parcelle de 600 m 2 ont donné<br />

environ 595 t/ha (Tribak, 2005). Certaines portions de versants ont été intensément lavées et<br />

quasiment dépourvues de leur couverture pédologique et d’énormes quantités de matériaux<br />

ont été ainsi arrachées et exportées par la crue. Ce type d’évènement accélère les processus de<br />

la dynamique érosive et accentue les nuisances qui lui sont associées. Quelques semaines plus<br />

tard les traces de cet épisode catastrophiques étaient encore perceptibles dans les paysages<br />

(arbres déchaussés ou déracinés, terrains de cultures colmatés, versants intensément lavés,<br />

routes et pistes coupées). Les préjudices économiques étaient lourds pour une population<br />

rurale vivant dans des situations précaires (troupeaux emportés, sources et puits colmatés,<br />

routes coupées, balles de pailles endommagés, oliviers déchaussés ou déracinés, habitations<br />

sérieusement touchées).<br />

L’occurrence de ces fortes précipitations durant les mois les plus chauds suggère une origine<br />

thermo-convective pendant cette période où les situations anticycloniques (anticyclone des<br />

Açores) sont dominantes et les chaleurs sont torrides. Les durées d’insolation moyennes<br />

enregistrent respectivement de juin à septembre 311, 345, 312 et 272 heures ; quant aux<br />

valeurs maximales, elles atteignent 356 en juin, 391 en juillet, 361 en Août et 326 heures en<br />

septembre (station Taza 1960-88). Ces pluies orageuses, brusques et violentes, résultent très<br />

probablement de l’effet combiné du rayonnement solaire et de l’impact orographique des<br />

montagnes dont l’altitude dépasse 1400 m à J En Hir. Les montagnes de la région de Taineste,<br />

dépassant 1700 m d’altitude, ont subi un tel phénomène en juin 1979 où une masse d’eau<br />

d’environ 90 mm fut déversée en moins de 3 heures.<br />

2.2. Les perturbations orageuses localisées<br />

Des pluies violentes liées à des perturbations orageuses localisées et concentrées dans le<br />

temps constituent aussi une source de risques menaçant les milieux et les populations locales<br />

dans cette région du Prérif. Elles peuvent avoir de lourdes conséquences sur le plan socioéconomique.<br />

L’épisode pluvieux du 27 septembre 2000 a engendré une catastrophe réelle<br />

dans la région. Des pluies brusques et violentes totalisant 38 mm à Ain Boukellal et 31,7 mm<br />

à Bab Chhoub, ont été déversées sur la région entre 15h45 et 17h (Akdim et al., 2003). Leur<br />

occurrence est liée au passage d’une perturbation orageuse très localisée d’origine atlantique<br />

(figure 2). Cette perturbation qui a intéressé plusieurs provinces du Nord marocain se situe au<br />

niveau du contact de deux fronts de masses d’air. Le premier caractérise la marge sud d’une<br />

importante dépression localisée sur l’atlantique dirigeant des flux d’air froid et humide vers le<br />

Maroc. Le deuxième front correspond à une montée d’air chaud liée à une situation<br />

anticyclonique sur les Açores.<br />

Les intenses pluies engendrées par cette perturbation ont été à l’origine de graves crues<br />

inondantes des oueds Larbâa, Lahdar et Elhaddar qui déversent leurs apports dans le cours<br />

supérieur de l’Oued Inaouène non loin de la station de Bab Merzouka. D’après le rapport de<br />

la DRH-Bassin du Sebou, la hauteur de la crue, au niveau de la station Bab Chhoub dans la<br />

section avale de l’Oued Lahdar, avait atteint 4,3 m vers 17h30 avec un débit maximum de<br />

550 m 3 /s. Quant au volume total de la crue, il était estimé à 4 millions de m 3 (Akdim et al.,<br />

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